préfet émérite de la Congrégation pour les évêques, un des plus proches collaborateurs du pape Wojtyla.
« Je sais qu’on a signalé des grâces importantes, des guérisons miraculeuses attribuées au bienheureux Jean-Paul II, a déclaré le cardinal, et que quatre ou cinq d’entre elles sont prises très au sérieux. Mais les informations que j’ai remontent à quelques mois et je ne sais pas si l’un de ces cas a été présenté à la Congrégation pour la cause des saints. »
« En tous cas, a-t-il ajouté, vu qu’il faut en général au moins un an entre le moment où le miracle est présenté au dicastère et la fin de l’examen, avec le décret du pape, l’hypothèse de la canonisation du pape Wojtyla en 2013 me semble improbable. »
La canonisation du bienheureux Jean-Paul II serait certainement un événement important dans la vie de nombreuses personnes pour lesquelles ce pape a joué un rôle fondamental. En particulier pour les habitants de la Pologne, le pays du bienheureux. Zenit a recueilli des témoignages.
Parmi eux, le père Ryszard Grzesik, curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Olsztyn, dans les environs de Czestochowa : « J’ai eu la grande chance, a-t-il dit, de connaître le Saint-Père Jean-Paul II avant son élection sur le Siège de Pierre, lorsqu’il était encore évêque de Cracovie, puis cardinal. En effet, notre grand séminaire de Czestochowa se trouvait à Cracovie, dans cette belle ville historique, près du château de Wawel, que le cardinal visitait très régulièrement. Bien que cardinal, il était resté un homme normal, très proche des gens. Nous autres, prêtres, nous avons toujours senti sa proximité et lui, il comprenait nos problèmes. »
« Nous avons suivi son activité apostolique en tant que pape », poursuit le père Grzesik, « son pontificat a confirmé que c’était un grand homme, le plus grand parmi les Polonais et un des plus grands papes de l’histoire de l’Église. »
Le curé polonais évoque encore le jour des funérailles de Jean-Paul II : « Cela a été une grande expérience pour tous ceux qui étaient réunis, non seulement à Rome, place Saint-Pierre, mais aussi devant la télévision. Les gens ont immédiatement demandé que Jean-Paul II devienne rapidement saint. Dans l’histoire de l’Église, il y a eu des cas où la voix du peuple était la voix de Dieu. »
« Personnellement, je suis très reconnaissant envers Benoît XVI parce qu’il a béatifié Jean-Paul II, conclut le prêtre, j’espère que la canonisation viendra bientôt même si, en réalité, Jean-Paul II était déjà saint de son vivant. Sa canonisation contribuera certainement à la croissance spirituelle de l’Église, à son unité, sa fraternité, sa solidarité. Parce que cela soulignera tout ce qui a marqué Vatican II : que nous sommes tous appelés à la sainteté, que la sainteté est quelque chose de réel et que les saints sont des personnes normales qui ont vécu à notre époque. »
Barbara Tyrek, paroissienne de Saint-Jean-Baptiste de Zloty Potok, a aussi apporté son témoignage : « Le pape Jean-Paul II était un homme très aimé et respecté dans le monde entier et je pense que sa canonisation renforcera par la suite l’autorité de l’Église et sera un grand signe en cette Année de la foi », a-t-elle témoigné.
« Le monde d’aujourd’hui, a-t-elle ajouté, reflète un chaos moral sur tant de plans, il faut donc une autorité comme Jean-Paul II. Il avait le don de transmettre la parole de Dieu de manière claire et simple. Lorsque j’écoutais ses paroles comme pape, je parvenais à percevoir son amour pour Dieu et pour toutes les personnes. Wojtyla a vraiment été le modèle d’un homme qui porte en lui la vérité et l’amour. »
Zofia Moczulska, de la même paroisse, a déclaré : « Je pense que la canonisation de Jean-Paul II aura un impact fort et surtout, qu’elle renforcera notre foi et notre vie spirituelle ». Jean-Paul II nous a donné un témoignage de vraie foi, d’humilité et d’un grand amour pour Dieu et pour la Croix de Jésus. Sa canonisation nous réunira tous comme le jour de sa mort en 2005, lorsque « le monde s’est arrêté. Des jours de tristesse, mais aussi de véritable fraternité et d’amour. »
Elle a dit espérer que la canonisation du bienheureux Wojtyla, « qui a toujours été le défenseur des vraies valeurs, de la vie, et spécialement celle des pauvres et des familles » pourra être aussi un signal pour ce monde.
Dernier de ces témoignages, celui de Robert Koscielny, fidèle de Czestochowa : « Pour notre génération, qui a grandi pendant le pontificat de Jean-Paul II, sa canonisation sera une grande joie. Cela nous rappellera à tous que la vie doit appartenir au Christ et que les saints sont des personnes comme nous qui ont vécu, travaillé et souffert au milieu de nous. »
Robert se souvient particulièrement du « Totus tuus », l’acte de confiance totale du bienheureux en la Vierge Marie, qu'il a « perçu comme l’attitude du petit enfant qui se serre dans les bras de sa Mère, de la Vierge, dont il sent la chaleur, la tendresse et où il se sent complètement en sécurité. »
« La canonisation probable de Jean-Paul II, conclut-il, rappellera qu’aucun de nous ne sera abandonné avec ses problèmes, mais qu’il aura un avocat au ciel, qui a laissé ici sur la terre de nombreuses preuves tangibles de son amour pour l’humanité à travers les livres, les encycliques et les pèlerinages. »
Traduction d'Hélène Ginabat
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