Dans un article publié sur le site de l'Eglise catholique en France, Mgr de Monléon rappelle, en reprenant les paroles de Benoît XVI, que la Miséricorde de Dieu est « la clé de lecture privilégiée » du pontificat de Jean-Paul II.
Il cite Mémoire et identité, le dernier livre personnel de Jean-Paul II, dans lequel le pape polonais revient notamment sur son expérience pastorale en Pologne au sortir de la guerre.
« Il se réfère immédiatement à sainte Faustine Kowalska et à ses révélations centrées sur le mystère de la Divine Miséricorde », explique Mgr de Monléon. Confronté aux idéologies du mal que furent le nazisme et le communisme, Karol Wojtyla comprend que « l'unique vérité capable de contrebalancer le mal de ces idéologies est le fait que Dieu est Miséricorde – c'était la vérité du Christ miséricordieux ».
C'est pourquoi, affirme Jean-Paul II, « lorsque j'ai été appelé sur le Siège de Pierre, j'ai ressenti fortement la nécessité de transmettre les expériences faites dans mon pays natal, mais appartenant au trésor de l'Eglise universelle ».
Mgr de Monléon rappelle que Jean-Paul II lui-même était un homme de miséricorde, comme en témoigne son attitude envers les plus faibles.
Il était « d'abord et avant tout un homme de miséricorde tout en ne transigeant pas sur la vérité et la justice », estime l'évêque de Meaux. « Son attitude, notamment dans ses voyages apostoliques, à l'égard des personnes fragilisées par la vie, enfants, personnes malades ou handicapées, pauvres des favella, ne trompe pas sur sa profonde compassion pour toute souffrance ».
« De même – rappelle l'évêque français – son pardon au tueur Ali Agça et la visite qu'il lui rendit, dans sa cellule, témoignent de la force et du courage de la miséricorde, qui l'habitèrent ».
« Nous ne devons pas avoir peur du mot miséricorde », insiste Mgr de Monléon en citant l'encyclique Dives in misericordia publiée en 1980, au tout début de son pontificat : « Si, parfois, l'homme contemporain n'a pas le courage de prononcer le mot "miséricorde", ou si, dans sa conscience dépouillée de tout sens religieux, il n'en trouve pas l'équivalent, il est d'autant plus nécessaire que l'Eglise prononce ce mot, pas seulement en son propre nom, mais aussi au nom de tous les hommes de notre temps » (15).
« La miséricorde divine s'exprime avant tout à l'égard de l'homme blessé, défiguré par le péché », conclut l'évêque de Meaux. « Elle est ce qui le restaure dans sa dignité et sa vraie liberté de fils égaré ».
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