« confirmation supplémentaire de sa sainteté ».
Dans une interview à Radio Vatican, le 29 avril dernier, le cardinal Amato, qui a suivi de près la cause de béatification de Jean-Paul II, a rappelé combien le pape polonais – avec ses 1338 béatifications et 482 canonisations – avait permis de valoriser la sainteté : ce fut l'un des « aspects les plus importants de son pontificat », a-t-il jugé.
Il a enfin souhaité que le temps d'attente avant la prochaine canonisation du bienheureux Jean-Paul II permette d'approfondir sa figure, de le « contempler » mais surtout de l'« imiter ».
« Je crois que les fruits que l'Eglise attend » après cette béatification, « sont nombreux », a affirmé le cardinal Amato. « Pour les simples fidèles, le pape Jean-Paul II sera encore une fois inspirateur de conversion à une bonne vie, de vocation à la mission, d'invitation à prendre le large (Lc 5,4) en abandonnant des attitudes égoïstes et en encourageant la foi, l'espérance, la charité, la force ».
« Pour les nations chrétiennes – a-t-il ajouté – la béatification de Jean-Paul II sera un rappel sérieux à être fidèles aux racines chrétiennes de leur civilisation, à éviter la dérive du matérialisme pratique (après la perversion du matérialisme idéologique) et du relativisme éthique, en refusant l'avortement, les manipulations génétiques, l'euthanasie, la contraception, le divorce ».
Le cardinal a jugé que cette béatification n'était pas seulement « un événement médiatique sentimental, mais un événement de grâce qui doit produire des fruits spirituels de plus grande fidélité à l'Evangile ». « Si la béatification du pape Jean-Paul II produit ces fruits, ce sera une confirmation supplémentaire de sa sainteté », a-t-il estimé.
Avant la canonisation : un temps d'attente providentiel
Interrogé sur le temps qu'il faudrait attendre avant la canonisation de Jean-Paul II, le prélat italien a souligné la difficulté de faire des prévisions sur la date et a évoqué les prochaines étapes : il faut tout d'abord « un autre miracle », puis « la postulation se mettra au travail pour recueillir les grâces et pour une évaluation éventuelle ».
« Une fois qu'une grâce aura été reconnue, qui pourrait être reconnue comme extraordinaire, après l'enquête diocésaine, il y aura le procès romain qui comprend quelques passages obligés : commission scientifique, consultation théologique, votes des cardinaux et évêques de la Congrégation pour les causes des saints. Et si tout va bien, le préfet apportera la documentation au Saint-Père pour son accord ».
« Une fois la procédure canonique accomplie, le pape convoquera un consistoire public dans lequel il annoncera la date de la canonisation ».
Mais le prélat a avant tout souhaité attirer l'attention sur l'importance d'utiliser ce temps d'attente à bon escient. « L'attente est grande pour tous, c'est une réalité positive ». Mais « le temps en vue de la canonisation ne devrait pas être considéré comme un temps vide ou un simple temps d'attente ».
« Ces mois, ces années, sont un temps providentiel pour mieux connaître la figure du bienheureux, pour correspondre avec plus de fidélité à ses exemples et à ses enseignements », a-t-il conclu. « Ce temps d'attente est donc un temps à remplir par la contemplation du bienheureux ou l'imitation de ses vertus. Un saint non seulement à contempler mais surtout à imiter ».
Marine Soreau
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