Poursuivant sa visite pastorale au Liban (14-16 septembre 2012), Benoît XVI a rencontré ce matin les responsables politiques, religieux et culturels du Liban. Puis il avait rendez-vous à 18h avec quelque 25.000 jeunes du Liban et du Moyen-Orient, sur l’esplanade du Patriarcat maronite de Bkerké. Parmi les jeunes, de toutes les confessions chrétiennes, des musulmans étaient également présents.
L’espérance et l’avenir du pays
« Jeunes libanais, vous êtes l’espérance et l’avenir de votre pays », leur a dit Benoît XVI, déclenchant un tonnerre d’applaudissements : « Vous êtes le Liban, terre d’accueil, de convivialité, avec cette faculté inouïe d’adaptation ».
Il les a appelés à être « accueillants et ouverts, comme le Christ vous le demande et comme votre pays vous l’enseigne ».
Saluant les jeunes musulmans, il les a remerciés pour leur présence « si importante » : « Vous êtes avec les jeunes chrétiens l’avenir de ce merveilleux pays et de l’ensemble du Moyen-Orient », a-t-il ajouté.
Benoît XVI a donc appelé les jeunes chrétiens et musulmans à « construire ensemble » l’avenir, et ensuite à « continuer de vivre la concorde dans l’unité » en tant qu’adulte, car « la beauté du Liban se trouve dans cette belle symbiose ».
« Il faut que l’ensemble du Moyen-Orient, en vous regardant, comprenne que les musulmans et les chrétiens, l’Islam et la Chrétienté, peuvent vivre ensemble sans haine dans le respect des croyances de chacun pour bâtir ensemble une société libre et humaine », a-t-il poursuivi.
« Il est temps que musulmans et chrétiens s’unissent pour mettre fin à la violence et aux guerres », a insisté le pape.
Par trois fois durant son discours, Benoît XVI a cité en arabe les paroles du Christ, «Salàmi ō-tīkum» [« Je vous donne ma paix »], sous les acclamations enthousiastes des jeunes.
La révolution de l’amour
« Soyez les porteurs de l’amour du Christ ! », les a-t-il exhortés, car « la véritable révolution » apportée par le Christ est « celle de l’amour ».
« En lui, tous les hommes sont nos frères », a-t-il ajouté, car il a inauguré la « fraternité universelle » sur la Croix, léguant pour seul testament : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34).
Ce testament est donc « le signe du chrétien », a-t-il souligné, insistant : « là est la véritable révolution de l’amour ».
Il s’agit concrètement de faire comme le Christ, « d’accueillir sans réserve l’autre, même s’il est d’appartenance culturelle, religieuse, nationale différente », de « lui faire une place, le respecter, être bon envers lui ».
Benoît XVI a exhorté en ce sens à « résister aux germes de division », à résister « courageusement » à tout ce qui nie la paix, tel « l’avortement, la violence, le refus et le mépris de l’autre, l’injustice, la guerre ».
Parmi les chemins de paix et d’avenir, le pape a évoqué « le pardon et la réconciliation » : Jésus a vaincu le mal « non par un autre mal, mais en le prenant sur lui et en l’anéantissant sur la croix par l’amour vécu jusqu’au bout », a-t-il rappelé.
A son exemple, le chrétien doit « découvrir en vérité le pardon et la miséricorde de Dieu », même si « il n’est pas facile de pardonner ». Ce pardon de Dieu « donne la force de la conversion, et la joie de pardonner à son tour », a-t-il affirmé.
Sur ce chemin, les jeunes ont à leur disposition des outils, a précisé le pape : « La prière, les sacrements sont les moyens sûrs et efficaces pour être chrétien » et « l’Année de la foi qui va débuter » sera aussi l’occasion de « découvrir le trésor de la foi reçue au baptême », a-t-il estimé.
Benoît XVI s’est tourné par ailleurs vers les jeunes venus de Syrie : « Je veux vous dire combien j’admire votre courage », leur a-t-il dit : « dites chez vous, à vos familles et à vos amis, que le pape ne vous oublie pas », que « le pape est triste à cause de vos souffrances et de vos deuils » et qu’il « n’oublie pas les Moyen-orientaux qui souffrent ».
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