L’ONG, qui recense 232 journalistes arrêtés cette année, soit 53 de plus qu’en 2011, indique dans son étude que le record a été atteint en partie à cause de l'"utilisation généralisée des accusations de terrorisme portées contre les journalistes". Le CPJ, qui a commencé en 1990 à compiler les informations détaillées sur les journalistes emprisonnés, rappelle qu’un précédent record avait été atteint en 1996 avec 185 journalistes arrêtés.
"Cette hausse vertigineuse est due aux emprisonnements massifs en Turquie, en Iran et en Chine, qui sont les trois nations qui emprisonnent le plus grand nombre de journalistes au monde", souligne le rapport.
"L’Érythrée et la Syrie sont aussi parmi les nations qui emprisonnent le plus les journalistes dans le monde. Dans chacun de ces pays, nombre de journalistes sont détenus sans inculpation ni procédure légale, et beaucoup croupissent dans des prisons secrètes sans accès à leur avocat ni aux membres de leur famille. Le Vietnam, l'Azerbaïdjan, l’Éthiopie, l'Ouzbékistan et l'Arabie saoudite complètent la liste des 10 nations qui emprisonnent le plus les journalistes", ajoute l’ONG basée à New York.
Dans le détail, c’est la Turquie qui se hisse à la première place du classement avec 49 journalistes derrière les barreaux. L’ONG relève que les autorités turques ont détenu des douzaines de journalistes et rédacteurs kurdes "accusés de terrorisme, et d'autres pour des accusations de participation à des complots contre le gouvernement".
L’Iran, avec 45 journalistes arrêtés, est classé deuxième. Selon le rapport du CPJ, Téhéran a poursuivi en 2012 sa campagne d'intimidation contre la presse qui a commencé à l'issue de l'élection présidentielle contestée de 2009.
L’ONG accuse ensuite la Chine, qui arrive à la troisième position avec 32 journalistes derrière les barreaux, d’engager des poursuites contre les journalistes en ligne exprimant des opinions politiques dissidentes et contre ceux qui rendent compte de l'actualité concernant des groupes ethniques marginalisés.
Avec 28 journalistes détenus, l’Érythrée se classe quatrième. Aucun journalistes érythréen détenu n'a jamais été publiquement inculpé ou n'a jamais comparu devant une cour de justice, indique le rapport.
Pour la Syrie, qui se classe cinquième, le CPJ note que les forces fidèles au président Bachar el-Assad détiennent au moins 15 journalistes. "Aucun des détenus n'a été inculpé de crime et les autorités n'étaient pas disposées à s'expliquer sur les lieux ou les conditions de détention des prisonniers", selon l’étude.
Par ailleurs, le CPJ souligne que le nombre de journalistes en ligne emprisonnés dans le monde était de 118 à la date du 1er décembre 2012, ce qui constitue un peu plus de la moitié du nombre total des journalistes détenus.
Enfin, l’ONG a confirmé la mort d'un journaliste emprisonné, le blogueur iranien, Sattar Beheshti. Arrêté en octobre pour des accusations d'"atteinte à la sécurité nationale", Beheshti est mort quelques jours plus tard.
L'orient le jour