Le P. Norbert Hofmann, secrétaire de la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme, signe une tribune où il fait le point sur le dialogue entre le judaïsme et l’Eglise catholique, dans l’édition italienne de L’Osservatore Romano du 17 janvier 2013, « Journée du judaïsme » qui précède en Italie la semaine pour l'unité des chrétiens.
Le P. Hofmann rappelle le devoir de sa Commission, depuis 1965 : « traduire dans la réalité l'orientation suggérée par la déclaration conciliaire Nostra aetate (n. 4), la raviver continuellement dans les relations concrètes entre juifs et chrétiens et approfondir l'amitié réciproque ».
Il cite un extrait « fondamental » du texte : « Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel ».
En dernière analyse, précise-t-il, « ce dialogue fraternel a le dessein d’encourager la collaboration entre juifs et catholiques pour la justice et pour la paix, de renforcer l’engagement pour la défense de la création, et, sur la base d’une amitié croissante, d’approfondir la connaissance et l’estime réciproque, afin qu’il soit possible de rendre un témoignage commun de la présence et de l'oeuvre salvifique de Dieu en ce monde ».
« S’il est vrai que la crise majeure de notre temps est la crise de Dieu, c’est-à-dire l’oubli de Dieu et l'exclusion de Dieu de l'existence quotidienne, alors juifs et chrétiens sont appelés à rendre présent ce Dieu, en toutes les circonstances, à parler de Lui et à annoncer ses enseignements en faveur d’une cohabitation pacifique et joyeuse de tous les hommes », poursuit-il.
Pour le P. Hofmann, l’athéisme politique et la sécularisation « poussent les juifs et chrétiens à unir leurs efforts, afin que la dimension religieuse ne soit pas supprimée de la vie publique, mais qu’elle soit défendue avec détermination ».
Le Secrétaire de la Commission se réjouit par ailleurs du fait que « juifs et chrétiens puissent faire front commun dans le débat public concernant les rites religieux », comme l’a illustré la discussion récente, en Allemagne sur la circoncision.
« Durant tout le débat, rappelle-t-il, la Conférence épiscopale allemande a pris position en défense de la circoncision, offrant un soutien significatif aux frères juifs ».
« Le fruit du dialogue est donc la possibilité de compter sur un partenaire fiable quand ses propres traditions religieuses sont mises en danger dans la société », fait-il observer, soulignant l’importance du « soutien mutuel des juifs et chrétiens dans des situations concrètes ».
En ce sens, ajoute-t-il, « l’amitié intense » entre juifs et chrétiens « nourrit la confiance réciproque, qui comporte fiabilité et sécurité ».
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