c’est le vœu du pape François, ce mercredi 1er janvier 2014.
Le pape a en effet présidé la prière mariale de l’angélus, à midi, place Saint-Pierre, après avoir célébré la messe de “Marie, Mère de Dieu” – Theotokos -, en la basilique vaticane, ce matin.
Il a évoqué son message pour ce 1er janvier qui est aussi la Journée mondiale de la paix (cf. Zenit du 12 décembre 2013, pour le texte intégral en français) : rappelant que tous les hommes sont « de la même famille », il a souligné la « responsabilité » de chacun de « rendre compte des violences et des injustices présentes dans tant de parties du monde ».
Paroles du pape François en italien avant l’angélus :
Chers frères et soeurs, bonjour et bonne année !
Au commencement de cette nouvelle année je vous adresse à tous mes vœux les plus cordiaux de paix et de biens. Mon vœu est celui de l’Eglise, c’est [le vœu] chrétien ! Il n’a pas de lien avec le sens un peu magique et un peu fataliste d’un nouveau cycle qui commence. Nous savons que l’histoire a un centre : Jésus Christ, incarné, mort et ressuscité, qui est vivant parmi nous ; elle a une fin : le Royaume de Dieu, Royaume de paix, de justice, de liberté dans l’amour; et elle a une force qui la porte vers cette fin : cette force est l’Esprit-Saint. Nous avons tous l’Esprit-Saint, que nous avons reçu au Baptême, et qui nous pousse à avancer sur le chemin de la vie chrétienne, sur la route de l’histoire, vers le Royaume de Dieu.
Cet Esprit est la puissance d’amour qui a fécondé le sein de la Vierge Marie; c’est le même qui anime les projets et les oeuvres de tous les artisans de paix. Là où il y a un homme ou une femme artisan de paix, c’est l’Esprit-Saint qui les aide, qui les pousse à faire la paix. Deux routes se rencontrent aujourd’hui : la fête de Marie Mère de Dieu et la Journée mondiale de la paix. Il y a huit jours, a résonné l’annonce angélique : “Gloire à Dieu et paix aux hommes”; aujourd’hui nous l’accueillons à nouveau de la Mère de Jésus, qui « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19), pour en faire notre engagement au cours de l’année qui s’ouvre.
Le thème de cette Journée mondiale de la Paix est « Fraternité, fondement et route pour la paix ». Fraternité : dans le sillage de mes prédécesseurs, depuis Paul VI, j’ai développé ce thème dans un Message déjà publié et que je remets symboliquement à tous aujourd’hui. A la base, il y a la conviction que nous sommes tous enfants de l’unique Père céleste, que nous faisons partie de la même famille et que nous partageons un destin commun. De là dérive pour chacun la responsabilité d’oeuvrer afin que le monde devienne une communauté de frères qui se respectent, s’acceptent dans la diversité et prennent soin les uns des autres. Nous sommes aussi appelés à rendre compte des violences et des injustices présentes dans tant de parties du monde et qui ne peuvent pas nous laisser indifférents et inertes : il faut l’engagement de tous pour construire une société vraiment plus juste et solidaire. Hier j’ai reçu une lettre d’un monsieur, peut-être l’un de vous, qui en me parlant d’une tragédie familiale, faisait ensuite la liste des nombreuses tragédies et guerres actuelles, dans le monde, et me demandait : que se passe-t-il dans le cœur de l’homme, qui est poussé à faire cela ? Et il disait à la fin : “Il est temps de s’arrêter”. Moi aussi je crois que cela nous fera du bien de nous arrêter sur cette route de violence, et de chercher la paix. Frères et sœurs, je fais miennes les paroles de cet homme : que se passe-t-il dans le cœur de l’homme ? Que se passe-t-il dans le cœur de l’humanité ? Il est temps de s’arrêter !
De tous les coins de la terre, aujourd’hui les croyants élèvent leur prière pour demander au Seigneur le don de la paix et la capacité de la porter dans tous les milieux. En ce premier jour de l’année, que le Seigneur nous aide à tous nous mettre en marche avec plus de détermination sur les voies de la justice et de la paix. Et cela commence à la maison ! Justice et paix à la maison, entre nous. Cela commence à la maison et puis se répand, dans toute l’humanité. Mais nous devons commencer chez nous. L’Esprit Saint agit dans les coeurs, dissipe les fermetures et les duretés et nous donne de nous attendrir devant la faiblesse de l’Enfant Jésus. La paix, en effet, exige la force de la douceur, la force non violente de la vérité et de l’amour.
Dans les mains de Marie, Mère du Rédempteur, mettons avec confiance filiale nos espérances. A elle, qui étend sa maternité à tous les hommes, confions le cri de paix des populations oppressées par la guerre, par la violence, pour que le courage du dialogue et de la réconciliation l’emporte sur les tentations de vengeance, d’abus, de corruption. A elle, demandons que l’Evangile de la fraternité, annoncé et témoigné par l’Eglise, puisse parler à toute conscience et abattre les murs qui empêchent les ennemis de se reconnaître frères.
Paroles du pape en italien après l’angélus :
Frères et soeurs,
Je désire remercier le Président de la République Italienne pour les voeux qu’il m’a adressés hier soir, durant son Message à la Nation. Je les lui rends de tout coeur, invoquant la bénédiction du Seigneur sur le peuple italien, afin qu’il puisse, avec la participation responsable et solidaire de tous, regarder vers l’avenir avec confiance et espérance.
Je salue avec gratitude les nombreuses initiatives de prières et d’engagement pour la paix qui sont déployées dans de nombreux endroits du monde à l’occasion de la Journée mondiale de la Paix. Je rappelle, en particulier, la Marche nationale qui a eu lieu hier soir à Campobasso, organisée par la Conférence épiscopale italienne (CEI), Caritas et Pax Christi. Je salue les participants à la manifestation “Paix sur toutes les terres”, promue à Rome et dans de nombreux pays par la communauté de Sant’Egidio. Comme les familles du Mouvement de l’Amour Familial, qui ont veillé cette nuit place Saint-Pierre. Merci ! Merci pour cette prière.
J’adresse un salut cordial à tous les pèlerins présents, aux familles, aux groupes de jeunes. Une pensée spéciale pour les « Chanteurs de l’Etoile » (“Cantori della Stella”) – Sternsinger –, c’est-à-dire les enfants et jeunes qui en Allemagne et en Autriche apportent dans les maisons la bénédiction de Jésus et recueillent des offrandes pour les enfants qui manquent du nécessaire. Merci de votre engagement ! Et je salue aussi les amis et les volontaires de la « Fraterna Domus ».
A tous, je souhaite une année de paix dans la grâce du Seigneur et avec la protection maternelle de Marie, que nous invoquons aujourd’hui par le titre “Mère de Dieu”. Qu’en pensez-vous si tous ensemble nous la saluons, maintenant, en disant trois fois “Sainte Mère de Dieu”? Tous ensemble : Sainte Mère de Dieu ! Sainte Mère de Dieu ! Sainte Mère de Dieu !
Bon début d’année, bon déjeuner et au-revoir !
Traduction de Zenit, Anne Kurian