Le cardinal Sandri apporte aux catholiques du Kazakhstan les encouragements du pape François.
Le cardinal a transmis « les salutations, la proximité, la bénédiction » du pape François, qui a offert à la paroisse un calice « signe de son amour et de son affection », demandant de lui être uni dans la prière, pour la paix dans le monde, en particulier pour la paix en Syrie.
« Maillon entre l’Europe et l’Asie », le Kazakhstan a « un rôle central dans les échanges entre les deux continents » et dans le « dialogue de la charité avec les croyants de l’Islam », a déclaré le cardinal dans son homélie, selon L'Osservatore Romano.
A la fin de la célébration, le cardinal a déposé devant l'autel une relique de saint Josaphat Kuncewicz (1580-1623) venant de la basilique vaticane, où repose l'évêque martyr.
Selon le martyrologe romain (on le fête le 12 novembre), saint Jean Kuncewicz est né dans l’orthodoxie, et il adhéra, dès sa jeunesse, à l’union catholique. Devenu évêque de Polotz sous le nom de Josaphat, il déploya un zèle constant à garder son troupeau dans l’unité, attentif à donner toute sa splendeur à la liturgie byzantine slave. Au cours d’une visite pastorale à Vitebsk, en 1623, il fut massacré par une foule déchaînée contre lui et mourut pour l’unité de l’Église et la défense de la vérité catholique.
Le cardinal Sandri a aussi rencontré la communauté latine dans les cathédrales d'Astana et de Karaganda et il a célébré dans cette dernière ville une messe au monastère cloîtré des carmélites.
La visite a revêtu un caractère oecuménique, avec « une rencontre fraternelle » en la cathédrale de l’archevêque orthodoxe russe d'Astana et une dimension interreligieuse avec la rencontre avec l’Imam d'Astana dans la mosquée.
« Le Kazakhstan est un pays où l'on peut vivre une vie religieuse fondée sur l’exercice de la liberté religieuse, sur le dialogue, sur le respect mutuel », fait observer le cardinal Sandri au micro de Radio Vatican. Il remarque « l’atmosphère générale de paix et de communion » entre les diverses composantes religieuses.
Le cardinal confie son espérance que « le geste du pape, le jeûne et la veillée de prière – le 7 septembre – contribue à éclairer et toucher le coeur de ceux qui doivent prendre des décisions, autant d'une part que d'autre part, afin que soit préservée la paix, afin que soient évitées les violences, les victimes, surtout parmi les plus faibles » en Syrie.
La religion musulmane est la plus importante au Kazakhstan (52%). Les chrétiens représentent 13,5% de la population, à majorité des orthodoxes (presque 11%), tandis que les catholiques sont 1,2%.
Le pape Jean-Paul II s'est rendu en visite dans le pays en septembre 2001: c'était la première visite d'un pape. Il y a évoqué les victimes du goulag, dont de nombreux prêtres catholiques polonais. Surtout, en présence de la plus haute autorité musulmane du pays, le grand Mufti Absattat Derbassalie, et du président Kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, il y avait lancé un appel dramatique à la paix, car c'était juste après les attentats du 11 septembre: "Nous ne devons pas laisser ce qui s´est passé provoquer des divisions encore plus grandes. La religion ne doit jamais être utilisée comme motif de conflit. De ce lieu, j´invite à la fois les chrétiens et les musulmans à élever une intense prière à Celui, Dieu Tout-Puissant, dont nous sommes tous les enfants, afin que le suprême bien de la paix règne dans le monde."
A la veille de la visite de Jean-Paul II, le mufti du Kazakhstan avait demandé aux huit millions de musulmans du pays d'accueillir leur "grand hôte" les bras ouverts, et il les avait encouragés à participer à l'Eucharistie présidée par le pape le dimanche 23 septembre, à Astana, place de la Mère Patrie. Pour la grande majorité des milliers de musulmans, c'était la première fois qu'ils étaient présents à une célébration catholique.
Le voyage du cardinal Sandri a été ainsi l'occasion de poursuivre un dialogue institué dans les conditions spécifiques de la société et de l'histoire du Kazakhstan.
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