Reporters sans frontières se joint à son organisation partenaire au Kazakhstan, “Journaliste en danger”, pour exprimer son inquiétude quant à l’état de santé et les conditions de détention de Ramazan Eserguepov.
Le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Alma Ata Info, a été arrêté le 6 janvier 2009 par des membres du service de la sécurité nationale (KNB), alors qu’il était hospitalisé depuis le 25 décembre pour des problèmes cardiaques liés à de l’hypertension.
“Les conditions d’arrestation de Ramazan Eserguepov sont scandaleuses. Nous rappelons que ce rédacteur en chef est accusé d’avoir publié des informations confidentielles. Il n’est pas un criminel dangereux qui doit être arrêté à l’hôpital par des hommes armés et masqués”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Nous craignons qu’il ne fasse l’objet de pressions physiques et psychologiques afin de lui faire révéler la source lui ayant permis d’entrer en possession des documents pour la publication desquels il est désormais poursuivi. Nous demandons aux autorités kazakhes de garantir le respect du droit à la défense de Ramazan Eserguepov et de s’assurer que son intégrité physique et psychique soit protégée“, a conclu l’organisation.
Le 6 janvier 2009, Ramazan Eserguepov, a été arrêté à l’hôpital d’Almaty, où il était hospitalisé, alors qu’il s’apprêtait à subir des examens médicaux en lien avec l’hypertension dont il souffre. Quatre officiers du service de sécurité nationale, masqués et armés de fusils automatiques, l’attendaient au rez-de-chaussée et ont procédé à son arrestation. Ramazan Eserguepov a été évacué par la sortie de secours, assis de force dans un véhicule et conduit à la direction du KNB de Taraz (environ 400 kilomètres au sud d’Almaty). Ce n’est que quatre heures plus tard que son épouse a pu être prévenue de son arrestation et de son transfert.
Le KNB a confirmé dans un communiqué de presse avoir fait procéder à l’arrestation de Ramazan Eserguepov. Ce dernier est désormais poursuivi pour “divulgation d‘informations confidentielles”. Le 21 novembre 2008, Alma Ata Info avait publié un article intitulé “Mais qui dirige vraiment notre pays, le Président ou le KNB ?” dans lequel un courrier de la direction du KNB de Taraz était cité. Une semaine plus tard, les locaux de l’hebdomadaire et le domicile du journaliste ont été perquisitionnés. Ramazan Eserguepov avait alors cherché refuge dans l’enceinte de l’ambassade américaine. Il avait également fait savoir qu’il était prêt à répondre à Almaty aux questions des forces de l’ordre, mais refusait de se rendre à Taraz, par crainte pour sa sécurité.
RSF 07.01.2009