« Nous voulons poursuivre notre mission avec le même enthousiasme que les premiers missionnaires », a confié à l’agence vaticane Fides le cardinal élu John Njue, archevêque de Nairobi, et président de la conférence épiscopale du
Kenya. Il est à Rome pour la visite ad limina et pour recevoir sa barrette de cardinal. « Nous sommes satisfaits de la façon dont l’Eglise croît, en premier lieu grâce au travail efficace des missionnaires », disait l’archevêque. « Au cours de ces dernières décennies, ajoutait-il, les diocèses ont grandi, nous remarquons la croissance de la foi chez les gens, comme le montre aussi l’augmentation des vocations, celles des prêtres, des religieuses et des religieux : c’est une vraie grâce de Dieu », se réjouit le cardinal Njue. Mais il n’en identifie pas moins des « défis » à affronter, notamment du fait des sectes. « La réponse que nous devons donner est celle de la formation des fidèles, insiste l’archevêque. Nous devons consolider la catéchèse à travers la diffusion du catéchisme. A ce propos comme évêques nous souhaitons que soit vite approuvée la traduction du Catéchisme de l’Eglise catholique dans la langue locale ». A propos de l’élection présidentielle du 27 décembre prochain, le cardinal Njue précisait que la conférence épiscopale a écrit plusieurs lettres pastorales invitant la population à faire des choix « sensés ». « Nous avons indiqué, explique-t-il, les qualités que doivent avoir les leaders de la nation pour qu’ils puissent répondre aux besoins de la population. Nous avons accordé une attention particulière aux jeunes pour qu’ils ne se laissent pas corrompre par des promesses faciles ou par de l’argent. Nous continuons d’autre part à insister sur l’unité du pays : le Kenya doit rester une nation unie qui ne se laisse pas tenter par des divisions tribales. Nous avons enfin lancé un appel contre la violence, parce qu’avec la violence il ne peut y avoir d’élections libres. Nous espérons que les progrès faits ces dernières années seront pris en compte par les nouveaux leaders de façon à ce qu’ils continuent sur cette voie ». L’archevêque évoquait aussi la diffusion de la violence, en particulier les meurtres commis par des bandits sur les routes, et il rappelait que des prêtres aussi en ont été victimes ces dernières années.Le cardinal Njue affirme cependant que « les homicides de quelques prêtres comme le P. John Anthony Kaiser, missionnaire américain de la société de S. Joseph de Mill Hill, tué en 2000, ne sont pas de simples homicides. Peut-être certains hommes politiques quand ils voient ces personnes ou l’Eglise prendre des positions contraires à leurs intérêts, ont-ils recours à l’assassinat. Mais cela ne nous effraye pas et l’Eglise continue sa mission avec l’enthousiasme des premiers missionnaires ». Le Kenya est d’autre part devenu un important nœud du trafic de narcotiques en Afrique orientale. La raison en est, selon le cardinal Njue, que « les organisations criminelles, de l’Est comme de l’Ouest, voient dans la pauvreté de la population de certaines régions une opportunité pour trouver des personnes disponibles pour devenir trafiquants. De même la position géographique du Kenya en fait un important point de passage pour les trafics de drogue entre l’Est et l’Ouest. Le gouvernement du Kenya cherche activement à arrêter ce crime. Comme l’Eglise, nous cherchons à aider nos jeunes qui, en raison du manque de travail, sont recrutés par les organisations criminelles ».
ROME, Jeudi 22 novembre 2007 (ZENIT.org)