« Le Liban a besoin de toutes ses composantes communautaires, et ce qui s’y manifeste en ce moment au plan des tensions intercommunautaires et de la montée de l’extrémisme contredit les bases mêmes de l’existence du Liban et prend une tournure dont les conséquences pourraient être désastreuses, si les sages démissionnent de leur rôle », affirme le communiqué qui appelle les instances dirigeantes à « une prise de position historique » à cet égard et à « un renouvellement du pacte de coexistence, le plus précieux des trésors, raison d’être et mission du Liban ».
La pratique de « la sécurité à l’amiable par l’État et une politique velléitaire encouragent de telles pratiques », note le communiqué.
L’Assemblée déplore en outre ce qui se passe aux frontières du Liban et de la Syrie, ainsi que la trahison des promesses stipulées dans la déclaration de Baabda (neutralité à l’égard de toutes les crises et axes régionaux, et de toute violence interne).
« Redisons-le une fois de plus, insiste le communiqué, le Liban ne sert jamais mieux ses frères arabes que lorsqu’il préserve sa paix civile, lorsqu’il est fidèle à son pacte national et qu’il s’interdit d’être une base ou un lieu de passage à des forces susceptibles de s’ingérer dans les affaires d’autres pays arabes ou de porter atteinte à leur souveraineté. »
Loi électorale
En ce qui concerne la loi électorale, l’Assemblée considère qu’un « retour à la loi de 1960 est une grave dérobade » et insiste sur la nécessité d’organiser les élections à la date prévue, dans le respect d’une « parité véritable » qui empêcherait « une de ses composantes importante d’être marginalisée ».
L’Assemblée a par ailleurs exprimé ses craintes que la crise sociale ne conduise, de fil en aiguille, à une « faillite économique » et a fait assumer au gouvernement la responsabilité de l’accumulation des effets rétroactifs qui alourdissent la grille des salaires.
Sur un plan ecclésial, l’Assemblée des évêques s’est félicitée des voyages effectués par le patriarche à Damas et Moscou, ainsi que des rapports noués avec les Églises chaldéenne en Irak et copte au Caire. Enfin, elle a décalé d’une semaine la célébration de la fête de l’Annonciation (25 mars), qui coïncide cette année avec le lundi de la semaine sainte.