en présence du pape et de la curie romaine, dans la Chapelle Redemptoris Mater, au Vatican.
Le prédicateur de la Maison pontificale a expliqué que ses trois méditations de l'Avent sont une « contribution » à « la nécessité pour l'Eglise d'une ré-évangélisation, qui a conduit le Saint-Père Benoît XVI à fonder le 'Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation' et à proposer comme thème de la prochaine Assemblée générale ordinaire du synode des évêques (…) 'La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne' ».
Le P. Cantalamessa a choisi de développer trois « obstacles de fond » qui « rendent de nombreux pays d'antique tradition chrétienne 'réfractaires' au message évangélique » : le scientisme, la sécularisation et le rationalisme. Dans cette première prédication, il s'est penché sur le scientisme.
Pour illustrer le fait que, selon lui, le scientifique athée n'est pas apte à dire si Dieu existe ou non, le P. Cantalamessa a proposé une « fable ».
« Il existe des oiseaux nocturnes, comme le hibou et la chouette, dont l'oeil est fait pour voir de nuit dans l'obscurité, pas de jour, a-t-il raconté. La lumière du soleil les aveuglerait. Ces oiseaux savent tout et se déplacent à l'aise dans le monde nocturne, mais ne savent rien du monde diurne ».
« Supposons qu'un aigle se lie d'amitié avec une famille de chouettes et leur parle du soleil : comment il éclaire tout, comment sans lui tout plongerait dans l'obscurité et le gel, comment leur monde nocturne même n'existerait pas sans le soleil, a-t-il poursuivi. La chouette ne pourrait que répondre : 'Tu racontes des histoires ! Jamais vu votre soleil. Nous nous déplaçons très bien et nous nous procurons de la nourriture sans lui ; votre soleil est une hypothèse inutile et donc n'existe pas' ».
« C'est exactement ce que fait le scientifique athée quand il affirme : 'Dieu n'existe pas'. Il juge un monde qu'il ne connait pas, applique ses lois à un objet qui se trouve hors de sa portée. Pour voir Dieu, il faut ouvrir un oeil différent, il faut se risquer hors de la nuit », a souligné le prédicateur capucin.
Le P. Cantalamessa a expliqué qu'il y a un aspect du scientisme qui exerce une « incidence directe et décisive » sur l'évangélisation. C'est « la place de l'homme dans la vision du scientisme athée » selon laquelle l'homme est totalement marginal et insignifiant dans l'univers. La vision chrétienne affirme en revanche que l'homme a été créé « à l'image et à la ressemblance de Dieu ».
Le prédicateur a souligné que « la marginalisation de l'homme entraîne automatiquement la marginalisation du Christ du cosmos et de l'histoire ».
« Noël est l'antithèse la plus radicale de la vision scientiste », a-t-il ajouté, car « à Noël nous entendrons proclamer solennellement » que « par lui tout a été fait ».
Dans la vision chrétienne, la dignité et la vocation de l'homme ont été traduites par ce que la théologie grecque a défini comme « la divinisation de l'homme » par le Christ, et la théologie latine comme le rachat de l'humanité.
« Serons-nous capables, nous qui aspirons à ré-évangéliser le monde, de dilater notre foi jusqu'à ces dimensions vertigineuses ? Croyons-nous vraiment, de tout notre coeur, que 'tout a été fait par le Christ et pour le Christ' ? » s'est interrogé le P. Cantalamessa.
Gisèle Plantec
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