L'école privée regroupe près de 600 000 élèves. Ayant accumulé, en cette rentrée scolaire, près de 15 % de scolarités impayées de l'année passée, elle fait face à trois défis de taille. Rencontre avec le père Marwan Tabet, secrétaire général des écoles catholiques.
Le défi principal de l'école privée est d'ordre économique. « Suite aux échelons accordés aux enseignants par le gouvernement, l'école privée n'a d'autre choix que d'augmenter les scolarités », annonce le père Marwan Tabet. Il déplore la mesure adoptée par le gouvernement, « sans la moindre étude, et qui va affecter de nombreuses familles ». « Certains enseignants recevront des augmentations de plus de 320 000 LL », indique-t-il à ce propos, précisant que les établissements ne pourront fixer les hausses de scolarités avant le mois de décembre, période où les budgets sont à l'étude. « Nous pouvons simplement affirmer que ces augmentations diffèreront d'un établissement à un autre et même au sein d'une même institution. Nous sommes également certains que ces augmentations affecteront négativement l'école privée », estime-t-il, dénonçant l'obtention par les enseignants de « trois échelons supplémentaires qu'ils ne méritent pas ».
Des subventions bloquées par l'État
Un second défi concerne la législation relative aux écoles semi-gratuites, subventionnées par l'État, qui reçoivent environ 140 000 élèves. « Les institutions privées attendent, depuis deux ans déjà, une législation autorisant les écoles semi-gratuites à embaucher des enseignants de niveau BT et TS », souligne-t-il. Le père Tabet explique que le gouvernement exige des écoles semi-gratuites que leurs enseignants soient titulaires d'une licence. « Une véritable gageure dans certaines régions, comme notamment Wadi Khaled, où il est très difficile de trouver des personnes licenciées », observe-t-il. Et d'ajouter que les salaires des enseignants détenteurs d'une licence sont devenus une charge très lourde pour certains établissements semi-gratuits. « En l'absence de cette législation, l'avenir de l'école semi-gratuite est hypothéqué », déplore le secrétaire général des écoles catholiques, d'autant que « l'État n'a pas augmenté ses subventions ».
Il dénonce surtout le blocage par l'État des subventions des écoles semi-gratuites. « Si une école embauche un enseignant non licencié, l'État retient 25 % de sa subvention. Si cette même école a quatre enseignants qui n'ont pas de licence, la totalité de la subvention est bloquée », assure-t-il. Il ajoute que les subventions sont souvent payées avec trois ans de retard, tout en faisant part de la promesse du gouvernement d'accélérer le versement des subventions.
Enfin, la professionnalisation de l'enseignement est le troisième défi auquel fait face l'école privée. Marwan Tabet déplore le fait que la profession d'enseignant ne soit plus attractive et que nombre d'enseignants performants se détournent de la profession. Il constate toutefois que celle-ci se féminise et que « les mères de familles sont très performantes ». Regrettant la fermeture de l'École normale qui, estime-t-il, formait les maîtres d'école de manière appropriée, il invite les autorités à reconsidérer leur décision et permettre la réouverture de cet établissement. « Certaines universités ont bien tenté de combler le vide à ce niveau, mais leurs formations ne répondaient pas vraiment aux besoins », explique le père Tabet, tout en espérant la création de partenariats entre établissements et universités pour une formation adéquate des enseignants. Il insiste à ce propos sur la nécessité de relever les besoins des institutions éducatives, étape préalable à la mise en place d'un plan de formation à l'intention des enseignants. « Nous tentons également de mettre en place un partenariat avec l'enseignement catholique français qui, fort de son expérience, serait susceptible de nous aider dans les formations continues », conclut-il.
L'orient le jour
Des subventions bloquées par l'État
Un second défi concerne la législation relative aux écoles semi-gratuites, subventionnées par l'État, qui reçoivent environ 140 000 élèves. « Les institutions privées attendent, depuis deux ans déjà, une législation autorisant les écoles semi-gratuites à embaucher des enseignants de niveau BT et TS », souligne-t-il. Le père Tabet explique que le gouvernement exige des écoles semi-gratuites que leurs enseignants soient titulaires d'une licence. « Une véritable gageure dans certaines régions, comme notamment Wadi Khaled, où il est très difficile de trouver des personnes licenciées », observe-t-il. Et d'ajouter que les salaires des enseignants détenteurs d'une licence sont devenus une charge très lourde pour certains établissements semi-gratuits. « En l'absence de cette législation, l'avenir de l'école semi-gratuite est hypothéqué », déplore le secrétaire général des écoles catholiques, d'autant que « l'État n'a pas augmenté ses subventions ».
Il dénonce surtout le blocage par l'État des subventions des écoles semi-gratuites. « Si une école embauche un enseignant non licencié, l'État retient 25 % de sa subvention. Si cette même école a quatre enseignants qui n'ont pas de licence, la totalité de la subvention est bloquée », assure-t-il. Il ajoute que les subventions sont souvent payées avec trois ans de retard, tout en faisant part de la promesse du gouvernement d'accélérer le versement des subventions.
Enfin, la professionnalisation de l'enseignement est le troisième défi auquel fait face l'école privée. Marwan Tabet déplore le fait que la profession d'enseignant ne soit plus attractive et que nombre d'enseignants performants se détournent de la profession. Il constate toutefois que celle-ci se féminise et que « les mères de familles sont très performantes ». Regrettant la fermeture de l'École normale qui, estime-t-il, formait les maîtres d'école de manière appropriée, il invite les autorités à reconsidérer leur décision et permettre la réouverture de cet établissement. « Certaines universités ont bien tenté de combler le vide à ce niveau, mais leurs formations ne répondaient pas vraiment aux besoins », explique le père Tabet, tout en espérant la création de partenariats entre établissements et universités pour une formation adéquate des enseignants. Il insiste à ce propos sur la nécessité de relever les besoins des institutions éducatives, étape préalable à la mise en place d'un plan de formation à l'intention des enseignants. « Nous tentons également de mettre en place un partenariat avec l'enseignement catholique français qui, fort de son expérience, serait susceptible de nous aider dans les formations continues », conclut-il.
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