Le Carmel Saint-Joseph a clôturé dimanche 22 janvier son année jubilaire par une messe célébrée par Mgr Paul Dahdah, en l’église Saint-Louis des latins, en présence notamment du député et ancien ministre Michel Moussa, représentant le chef de l’État, de M. Hassan Diab, ministre de l’Éducation nationale, ainsi que de Mme Linda Marwan Charbel, représentant son époux, le ministre de l’Intérieur.
Prenant la parole en début de la cérémonie, la directrice de l’école, sœur Mariam an-Nour, a particulièrement remercié de sa présence M. Aurélien Lechevallier, attaché de coopération et d’action culturelle français, représentant l’ambassadeur Denis Pietton, ainsi que les représentants de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger et le réseau des chefs d’établissements scolaires conventionnés et homologués, sans oublier les chefs d’établissement des écoles catholiques.
« En ces temps difficiles, dans la précarité et l’incertitude de la conjoncture actuelle, cette messe est une rencontre d’intercession, une occasion de conversion pour qu’ensemble, chrétiens et musulmans, nous remettions nos pas dans la voie authentique de l’amour et de la paix : retourner au Seigneur pour retourner vers nos frères », a-t-elle ajouté.
Non l’avenir,
mais le présent
Sœur Mariam an-Nour a insisté sur le fait que « la question n’est pas tant celle de notre avenir, que celle de notre présence ».
« À quoi aspirent les hommes de ce temps, quels qu’ils soient, si ce n’est à l’amour et à la fraternité ? a enchaîné la directrice du Carmel. Il faut s’en convaincre : c’est ce désir qui se trouve au plus profond de tout homme, cette indestructible petite flamme de la bonté qui nous rappelle notre universelle humanité (…) ; accomplissons donc notre humanité à travers l’accueil de l’humanité de l’autre. Et cela à travers l’échange, le travail ensemble, les liens personnels et quotidiens dont l’aventure de la vie nous donne l’occasion. »
« L’on comprend dès lors, a-t-elle conclu, qu’il faut aller en tant que communauté, institution ou individu jusqu’au bout de situations qui pourraient nous obliger à oser, sans peur, des chemins nouveaux, à aller vers l’inconnu en dehors d’institutions ou de circonstances auxquelles nous sommes habitués, à envisager de passer sur l’autre rive dans l’accueil de la seule nouveauté immémoriale : celle de l’amour inconditionnel de notre Dieu pour chacun des hommes (…) Il n’y a pas d’autre voie hors celle de partager avec les frères l’immense tendresse de Dieu pour les hommes à travers des communautés et des institutions débarrassées de la peur de disparaître et portées par le risque d’exister. Ne nous attachons pas aux chimères d’une identité mal comprise, laissons-nous guider, communautairement et personnellement, par le don d’une vie tout animée par la prière, le service et l’amour qui se donne. Entrons résolument et à partir du lieu où nous sommes implantés dans le mouvement de l’hospitalité divine. Oui, nous sommes mutuellement les gardiens les uns des autres ; oui, je suis le gardien de mon frère. Ce n’est qu’à partir de là que nous pourrons bâtir une société conviviale sinon nous reviendrons à nos stériles conflits. »