En évoquant la réalité ecclésiale au Cameroun, le nonce apostolique a constaté l'abandon de valeurs comme la famille, le respect de la vie, pour un retour à des pratiques de sorcellerie et une recrudescence des sectes. Benoît XVI entame ce 17 mars son premier voyage en Afrique, au Cameroun et en Angola.
Dans L'Osservatore Romano, le 17 mars, Mgr Eliseo Ariotti affirme que l'Eglise tente de remédier à cette situation en mettant l'accent sur la formation.
La présence de « nouvelles sectes chrétiennes qui brisent le tissu ecclésial traditionnel » est préoccupante, a estimé Mgr Ariotti. « La misère croissante (…) provoque l'abandon de valeurs culturelles traditionnelles comme la famille, le respect de la vie, le respect des anciens, la gratuité, la solidarité… »
« En même temps, on assiste (…) à un retour vers certaines pratiques traditionnelles, comme la sorcellerie et la divination », a-t-il regretté. On assiste à une recrudescence de « sectes qui profitent de la situation pour vendre des guérisons, le succès, la santé à bon marché et attirer de nouveaux adeptes ».
Selon le nonce apostolique au Cameroun, « la réponse de l'Eglise face à de tels défis consiste à mieux organiser la diaconie spirituelle et matérielle : l'assistance aux pauvres, aux malades, mais surtout le renforcement de la catéchèse et de l'instruction religieuse ». Il a aussi évoqué « la volonté de l'épiscopat camerounais d'assurer aux fidèles une formation catéchétique appropriée ».
« Malheureusement, on assiste aussi en même temps à une utilisation peu correcte des moyens sacramentaux et à une pratique désordonnée des exorcismes et des prières pour les malades de la part de certains membres du clergé local », a-t-il déploré.
Mgr Ariotti a également souligné l'importance de « l'implication des laïcs dans la pastorale » au Cameroun, expliquant que « les femmes et les jeunes sont les catégories de fidèles qui militent majoritairement dans l'Eglise ».
Alors que Benoît XVI est encore attendu au Cameroun, le nonce apostolique a souligné combien les fidèles « attendent avec impatience cette visite historique du Saint Père parce qu'elle peut apporter cet élan spirituel nécessaire pour stimuler en eux un esprit évangélique renouvelé qui puisse permettre de travailler de manière solidaire pour le développement et de lutter avec détermination contre les forces négatives générées par la pauvreté dans un pays qui, en lui-même, est riche de ressources matérielles et humaines ».
ROME, Mardi 17 mars 2009 (ZENIT.org)