« C'est encore le temps des martyrs pour l'Eglise », soutient Mgr Rino Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie.
Dans une interview au quotidien « Libero », à l'occasion du Meeting pour l'amitié entre les peuples de Rimini, faisant référence aux actes de violence et d'intolérance de la part des fondamentalistes hindous qui bouleversent la région indienne de l'Orissa, il a affirmé que là « l'Eglise est violentée ».
« Dans un monde qui fait des progrès et qui considère comme acquises les valeurs de la démocratie et de la liberté, a-t-il observé, on assiste à des épisodes de violence et d'intolérance inouïs ».
Selon le prélat, « nous vivons probablement la phase la plus critique de la culture occidentale, où il manque un profond respect pour le christianisme, qui constitue la racine même de la civilisation occidentale. C'est comme si un fils rejetait sa propre mère ».
« Comme nous formons un seul corps, a-t-il souligné, les blessures et la mort des autres chrétiens nous touchent personnellement, comme si nous étions martyrisés nous-mêmes ».
Mgr Fisichella a ensuite fait référence à la situation en Italie, affirmant qu'il y a aussi en Italie des personnes qui tentent « d'isoler et de ridiculiser la foi chrétienne, en particulier catholique ».
« L'objectif, a-t-il expliqué, est de marginaliser le rôle de l'Eglise sur la scène publique. Mais ce que l'on ne comprend pas c'est que ces attaques frappent au contraire le cœur même de la liberté ».
Dans son intervention du 29 août à l'occasion de la rencontre sur « Eglise et modernité : le dialogue nécessaire », Mgr Fisichella avait dit que « l'Eglise au cours de ses deux mille ans d'existence et aujourd'hui encore, joue un rôle dans la vie des personnes ».
« C'est justement parce que nous sommes crédibles, a-t-il souligné, parce que nous sommes capables de donner des martyrs, parce que nous sommes capables aujourd'hui encore, sans interruption, de rapporter cette Parole de vie, que le monde ne nous veut pas ».
Dans une interview au journal « Il Sussidiario », le prélat a toutefois rappelé que l'homme a besoin de l'Eglise, qu'il a en particulier besoin de quelqu'un « qui annonce qu'il y a une présence salvifique dans l'histoire ».
« L'Eglise n'est pas seulement celle qui annonce, a-t-il observé, mais celle qui continue à rendre visible l'œuvre du Christ ».
"L'homme d'aujourd'hui a besoin de rencontrer le Christ pour être protagoniste, et il a besoin de l'Eglise pour rencontrer le Christ ressuscité », a-t-il affirmé.
« La modernité a besoin de l'Eglise parce que l'Eglise peut faire comprendre quel est le chemin nécessaire pour accomplir et atteindre un progrès et un développement pleinement humains », a-t-il conclu.
ROME, Lundi 1er septembre 2008 (ZENIT.org)