le 21 mars dernier à l'abbaye du Mont Cassin, en l'honneur de saint Benoît, patron de l'Europe. Le texte de son homélie a été publié par L'Osservatore Romano.
Pour le cardinal Piacenza, l'Europe est actuellement au centre d'un « défi dramatique » : « ou elle retrouve son identité, nécessairement chrétienne, ou elle risque simplement de ne plus exister comme Europe ».
Le prélat est revenu sur la sentence émise par la Cour européenne de Strasbourg, le 18 mars dernier, qui reconnaît que la présence du crucifix dans les écoles publiques ne constitue pas un « endoctrinement » mais « manifeste l'identité culturelle et nationale des pays de tradition chrétienne ».
« Le crucifix, qui est le principe vivifiant de l'immense œuvre bénédictine, a non seulement été reconnu comme un principe unificateur de l'Italie, en coïncidence avec le 150e anniversaire de son unité politique, mais aussi comme un principe identitaire vers lequel les pays européens peuvent se tourner ! », a affirmé le cardinal italien.
Tout en rappelant l'importance de la « culture », de la « politique » et de la « diplomatie » pour l'Europe, le préfet de la Congrégation pour le clergé a estimé que « l'avenir de l'Europe » était en jeu. Il a souhaité le maintien d'un « contexte culturel dans lequel l'homme ne devienne jamais un moyen mais soit et reste toujours une fin ». « En ce sens, nous devons nous réjouir de la sentence de Strasbourg », a-t-il ajouté.
« Pour pouvoir vivre et fonctionner », la démocratie en Europe « a besoin d'une plate-forme solide de valeurs partagées, sans laquelle il est simplement impossible que les systèmes sociaux fonctionnent », a également affirmé le cardinal Piacenza. « En Europe, cette plate-forme de valeurs partagées est indiscutablement fournie par le christianisme, d'un point de vue historique comme d'un point de vue social ».
Le préfet du dicastère du Vatican a enfin souligné que l'Eglise ne cesserait jamais « de rappeler aux hommes, aux nations, aux Etats et à leurs gouvernants, l'urgence et même la nécessité de la redécouverte d'un réel humanisme intégral ».
« L'homme ne peut et ne doit en aucun cas être instrumentalisé à des fins économiques, politiques ou de pouvoir », a-t-il insisté. « Il est une fin, et non un moyen, et donc l'économie, le droit et la politique doivent être conçus comme des instruments indispensables au service de l'homme, de son bien véritable, de son progrès réel, qui coïncide toujours avec le bien commun ».
Marine Soreau
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