A l’occasion du 150eanniversaire de la fondation du ‘Journal du pape’,le 1erjuillet 1861,Benoît XVI a envoyé un message au directeur du quotidien,Giovanni Maria Vian.
Dans ce long message daté du 24 juin, Benoît XVI a livré quelques réflexions sur l’histoire et le rôle de ce quotidien qui, depuis un siècle et demi, « fait connaître le Magistère des papes et est l’un des instruments privilégiés au service du Saint-Siège et de l’Eglise ».
« Fondé par initiative privée avec l’appui du gouvernement pontifical, ce journal du soir se définit de ‘politico-religieux’, se proposant comme objectif la défense du principe de justice, dans la conviction, fondée sur la parole du Christ, que le mal n’aura pas le dernier mot », a expliqué le pape. En 1885, le Saint-Siège décide d’en acquérir la propriété.
Durant tout le 20e siècle, le journal « sut informer avec honnêteté et liberté, soutenant l’œuvre courageuse de Benoît XV, Pie XI et de Pie XII en défense de la vérité et de la justice, unique fondement de la paix ». Et cela pendant la période tragique du premier conflit mondial « qui dévasta l’Europe », « l’affirmation des totalitarismes qui, avec des idéologies néfastes ont nié la vérité et opprimé l’homme » et « les horreurs de la Shoah et de la seconde guerre mondiale », mais aussi durant « la période de la guerre froide et de la persécution antichrétienne menée par les régimes communistes dans beaucoup de pays ».
L’Osservatore Romano « put sortir la tête haute du second conflit mondial, comme le reconnurent d’importantes voix laïques », a ajouté le pape.
Puis vint le moment d’une diffusion en d’autres langues et dans le monde entier, à partir de la seconde moitié du 20esiècle, avec les éditions hebdomadaires en français (1949), italien (1950), anglais (1968), espagnol (1969), portugais (1970), allemand (1971) et une édition mensuelle en polonais (1980).
Un journal d’idées
« Quotidien ‘très singulier’ par ses caractéristiques uniques, L’Osservatore Romano a avant tout rendu compte du service rendu à la vérité et à la communion catholique de la part du Siège du successeur de Pierre », a ajouté le pape.
« A une époque souvent marquée par le manque de points de référence et par l’élimination de Dieu de l’horizon de beaucoup de sociétés, même d’ancienne tradition chrétienne, le quotidien du Saint-Siège se présente comme un ‘journal d’idées’, comme un organe de formation et pas seulement d’information ».
« C’est pourquoi il doit savoir maintenir fidèlement le devoir accompli en ce siècle et demi, avec une attention à l’Orient chrétien, à l’engagement œcuménique irréversible des différentes Eglises et Communautés ecclésiales, à la recherche constante d’amitié et de collaboration avec le judaïsme et avec les autres religions, au débat et à la confrontation culturelle, à la voix des femmes, aux thèmes bioéthiques qui posent des questions décisives pour tous », a ajouté le pape.
« En continuant l’ouverture à de nouvelles signatures – dont celles d’un nombre croissant de collaboratrices – et en accentuant la dimension et la respiration internationale présentes dès les origines du quotidien, après 150 ans d’histoire dont il peut être fier, L’Osservatore Romano sait ainsi exprimer la cordiale amitié du Saint-Siège pour l’humanité de notre temps, en défense de la personne humaine créée à l’image et à la ressemblance de Dieu et rachetée par le Christ ».
Marine Soreau
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