AFRIQUE DU SUD – “Le colonialisme biologique est à nos portes : les ovules des femmes africaines risquent d’être utilisés pour la recherche sur les cellules souches dans les pays industrialisés”, affirme l’archevêque de Johannesburg
Le 24 janvier 2009 – Eucharistie Sacrement de la Miséricorde – “L’éthique mondiale est un défi pour les Eglises”, affirme Mgr Buti Joseph Tlhagale, archevêque de Johannesburg, dans le discours d’inauguration de l’Assemblée plénière de la Southern African Catholic Bishops' Conference (SACBC), qui s’est ouverte le 22 janvier. Le discours de Mgr Tlhagale a été envoyé à l’agence Fides.
“La post modernité soutient que la réalité est une construction sociale, que tu construits toi-même ta vérité. Il n’y a aucune vérité objective. Elle affirme aussi que la réalité est un texte qui doit être interprété et mon interprétation est aussi valable que celle de la personne qui est à mes côtés”, rappelle Mgr Tlhagale.
La conséquence de cette philosophie est que “Dieu lui-même est descendu de son piédestal. Ce sont l’homme et la femme qui règnent en souverains. La transcendance est devenue une fiction. L’individu est devenu le créateur et le patron de son propre destin. L’individu est maître de juger. La loi naturelle est considérée comme partie intégrante des anciennes croyances et mythologies”.
“Un vocabulaire nouveau et de nouveaux concepts ont été produits par l’éthique mondiale post-moderne. Le ‘droit de choisir’ est avancé comme une norme fondamentale. On peut choisir librement la bisexualité, l’homosexualité, le lesbisme, l’hétérosexualité. Les enfants ont aussi le droit de choisir l’avortement, indépendamment des croyances de leurs parents. Eux aussi ont les mêmes droits”, rappelle l’archevêque de Johannesburg
D’autres conséquences morales graves de cette conception de la vie concernent l’euthanasie et l’avortement. “L’euthanasie, affirme une campagne en sa faveur, est l’expression du droit de choisir, et de cette manière, on affirme aussi la dignité de la personne. Santé reproductive signifie droit à ne pas se reproduire. Cela signifie libre accès aux contraceptifs”.
Cette vision est encouragée par de très grands consensus internationaux, sponsorisée par les Nations Unies. “C’est la Conférence de Pékin, en 1995 – affirme Mgr Tlhagale – qui a rejeté la complémentarité homme-femme. L’objectif est d’obtenir une société asexuelle, une société privée d’éthique sexuelle. La Conférence du Caire a parlé de la famille sous toutes ses formes, afin d’inclure les familles de parents du même sexe. Il y a un effort concerté pour éliminer des paroles comme virginité, chasteté, époux, mari, femme, mariage, etc.”
“Le protocole de Maputo comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes (CEDAW) sont destinés à légaliser l’avortement et à légitimer la fécondation in vitro dans la majeure partie des pays africains. Une telle loi rendra possible d’aller rechercher les ovules des femmes africaines pour contribuer à satisfaire les exigences de la recherche sur les cellules souches embryonnaires dans les pays industrialisés. En Grande-Bretagne, il est illégal d’utiliser des ovules de femmes anglaises pour la recherche. Le colonialisme biologique est à nos portes”.
Le 24 janvier 2009 – (E.S.M.) – Discours d’inauguration de Mgr Buti Joseph Tlhagale, archevêque de Johannesburg à l’Assemblée plénière de la Southern African Catholic Bishops' Conference (SACBC), qui s’est ouverte le 22 janvier.