Nous publions ci-dessous le témoignage envoyé à ZENIT à l'occasion de la mort du patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Sa Sainteté Alexis II, par l'évêque Hilarion de Vienne et d'Autriche, représentant de l'Eglise orthodoxe russe près les Institutions européennes.
Le vendredi 5 décembre, je m'apprêtai à appeler Sa Sainteté le patriarche Alexis II pour discuter avec lui des détails de sa visite en Autriche, prévue du 20 au 23 décembre. A 10 heures du matin, heure de Moscou, j'ai composé son numéro de téléphone direct, mais c'est une religieuse travaillant dans sa résidence qui m'a répondu. Elle me dit de rappeler une demi-heure plus tard. Ce que je fis, et la même voix me dit : « Sa Sainteté est morte. » Et elle se mit à pleurer. Je ne trouve pas de mots pour exprimer mon chagrin à l'annonce de cette mort si subite. C'est une grande perte. Le 30 novembre, Sa Sainteté a célébré la divine liturgie dans la cathédrale orthodoxe russe de Munich. Après le service, il paraissait fatigué, mais joyeux et serein, comme toujours. Les derniers jours de sa vie, j'ai eu l'occasion de parler à plusieurs reprises avec Sa Sainteté du programme de sa visite. Il était impatient de venir à Vienne pour reconsacrer la cathédrale Saint-Nicolas après sa restauration. Nous avons mis au point les moindres détails de sa visite et discuté même des cadeaux et souvenirs que nous emporterions à Vienne. Nous savions tous que Sa Sainteté avait des problèmes de cœur, mais personne ne pouvait imaginer que sa mort serait si soudaine. Il est mort plein d'énergie et de projets d'avenir. Dans mon souvenir, le patriarche Alexis restera d'abord un père aimant, toujours prêt à écouter, aimable et d'un grand soutien. Près de la moitié des évêques de l'Eglise orthodoxe russe, dont votre serviteur, ont été ordonnés à l'épiscopat par le patriarche Alexis. Nous avons à son égard une grande dette. Les années de son patriarcat ont signifié toute une époque dans la vie de l'Eglise orthodoxe russe. De cette période précisément date la renaissance de l'Eglise russe, qui se poursuit encore aujourd'hui. Que sa mémoire soit éternelle.
ROME, Mercredi 10 décembre 2008 (ZENIT.org)