Et de donner sa définition de la laïcité : « La loi dit que l'Etat ne finance aucun culte et reconnaît à chacun le droit de vivre sa religion ».
Mais en 1906, a rappelé le cardinal Barbarin, Le Progrès écrivait en substance : « Maintenant que la loi est votée, d'ici à dix ans, nous en aurons fini avec les catholiques ».
« Veut-on que les catholiques soient respectés ou qu'ils meurent ? », a lancé le cardinal. « Cette ambiguïté demeure, par exemple, quand j'entends parler de la ‘laïcisation' ou des progrès de la laïcité. S'agit-il d'un progrès dans le respect de la foi des croyants ? ».
Dans cette interview, l'archevêque de Lyon appelle au respect en évoquant cette anecdote : « Le maire du 7 e arrondissement de Lyon m'a reçu un jour dans sa mairie pour une journée sur les prisons. Et il m'a donné la parole, car les chrétiens sont très engagés dans les prisons. Lui n'est pas croyant. Mais il m'a dit : ‘J'ai grandi dans une famille où l'on critiquait souvent l'Eglise, mais j'ai vu, en arrivant ici, qu'il ne resterait pas grand-chose si on enlevait Notre-Dame des Sans-Abri ou Habitat et Humanisme' créés par des catholiques ».
« Il n'a pas envie de devenir chrétien, mais au moins, il est décidé à ne plus critiquer les chrétiens. C'est ce que j'appelle être respectueux », a-t-il ajouté. « Il n'est pas contraire à la laïcité de dire : ‘Je connais des chrétiens qui font du bien' ».
A quelques jours de Noël, le cardinal Barbarin a enfin invité croyants et non-croyants à donner place aux pauvres. « Quand Celui auquel nous croyons est venu au monde, il est arrivé comme un pauvre. Beaucoup font comme s'ils ne voyaient pas les réfugiés et les sans-abri qui dorment dehors », a-t-il affirmé.
« Accordons-leur une place ! ». « Le message essentiel de Noël est avant tout un message de paix. Si les hommes se décident à rendre gloire à Dieu, la paix viendra sur terre, mais s'ils restent obsédés par l'argent, le pouvoir ou leur gloriole, les conflits croîtront sans cesse, et nous ne serons jamais en paix… ».
zenit