En outre, la cadette de Gebran, Michèle Tuéni, a prononcé une allocution de circonstance. « Gebran n’est pas un souvenir passé, il est le présent et l’avenir », a-t-elle sobrement déclaré. « Gebran est présent dans tous les projets du Nahar (…) et dans chaque plume libre et chaque plan de jeunesse mûr », a-t-elle poursuivi, rappelant que « les fils de Gebran, ses frères et tous ceux qui croient en lui sont inéluctablement les fils de la renaissance, du rêve et de l’espoir ». Elle a enfin espéré que justice soit faite, par fidélité à tous les martyrs.
Hariri et Harb
Par ailleurs, l’ancien Premier ministre Saad Hariri a tenu à rendre hommage à Gebran, dans un communiqué publié hier. « Sa voix demeure retentissante dans les consciences vives des Libanais, qui se sont rassemblés à la place de la Liberté et ont lancé la première étincelle des mouvements populaires arabes contre les politiques d’oppression et de tyrannie », a-t-il dit. Rappelant le serment de Gebran, qui « résonne encore à chaque fois que les causes de justice et de liberté sont présentes », M. Hariri a fait part d’une « grande consolation » puisée à l’heure actuelle dans « les victoires sans précédent dans le monde arabe, qui ouvrent de nouveaux horizons pour l’action politique (…) démocratique, et dans le réveil populaire que connaît en particulier la Syrie (…) ».
De son côté, le député Boutros Harb a estimé que « ce qui reste de la révolution du Cèdre, ce sont les principes et la foi, au-delà des circonstances difficiles qui ont secoué le pays ». Il a rappelé les accomplissements de cette révolution, à savoir « la sortie des troupes syriennes du territoire, la réalisation de la justice à travers le tribunal international et la consécration de l’unité islamo-chrétienne (même si) des manœuvres putschistes ont entravé l’aboutissement de cette révolution ».
Hamadé : Rendez-vous à La Haye
Déjà, à la veille de la commémoration de l’assassinat de Gebran Tuéni, un parterre de politiques, de journalistes et de militants s’étaient réunis au centre-ville pour raviver les principes du 14 mars 2005, pour lesquels Tuéni a payé de sa vie. Ainsi, le comité des étudiants du Parti national libéral a organisé samedi une rencontre devant l’immeuble du Nahar, en présence du chef du PNL le député Dory Chamoun et des députés Ammar Houry, Marwan Hamadé et Nayla Tuéni. « Les forces du 14 Mars ne se rétracteront pas et n’accepteront plus de compromis », a déclaré M. Houry. De son côté, M. Hamadé a insisté sur l’aboutissement de la justice. « Gebran, le rendez-vous n’est plus à Mansourieh (NDLR : lieu de son assassinat), ni nécessairement dans la banlieue sud ni à Anjar ou dans la province de Damas. Le rendez-vous est à La Haye », a déclaré fermement M. Hamadé. Et M. Chamoun d’affirmer : « Personne ne peut fuir le cours de la justice et de la loi. »
La cérémonie s’est achevée par une procession vers la place des Martyrs où une couronne de fleurs a été déposée, après qu’un peintre eut offert à la députée Nayla Tuéni un portrait de son père.