Mme Sleiman a déclaré à cette occasion que la presse constitue une tribune « inégalable pour exprimer la condition de la femme (…). L'attention des médias aux campagnes que nous avons menées pour les droits de la femme a permis d'en optimiser la portée ». À cela, M. Baalbaki a rétorqué que les médias « ont pris position aux cotés de la femme libanaise parce que ses droits font désormais partie des buts de la presse ».
D'ailleurs, M. Baalbaki a mis l'accent dans son allocution sur la liberté que les médias doivent préserver. « L'histoire de la presse libanaise, depuis sa naissance jusqu'à ce jour, a été celle de martyrs, et la date du 6 mai marque une étape connue dans cette longue et noble voie, commencée au début du XIXe siècle, avec la parution du premier journal au Liban », a -t-il déclaré. Et cette voie, « les membres de la presse demeurent déterminés à la suivre avec audace, (même si) nombre d'entre eux ont péri », a affirmé M.Baalbaki. Il a tenu à rappeler les liens entre la presse libanaise et la presse arabe, qui commémore ses martyrs à la même date : « Le journalisme libanais est depuis sa naissance un journalisme arabe (…). Et le combat des martyrs du 6 mai n'était pas celui du Liban seulement, mais de tous les arabes (…), un combat pour la liberté qui transcende toute division. » Et de préciser : « La presse libanaise s'est fixé pour slogan et pour but l'unité des Libanais pour que règne la liberté. » Dès lors, « il incombe à la presse de veiller sur cette liberté » et de rester à l'affût de tout élément apte à entraver son exercice, a-t-il ajouté. « En fin de compte, la liberté existe là ou vit un peuple libre, parce que c'est l'être humain qui en est l'incarnation vivante et la seule garantie », a-t-il affirmé. « Les Libanais sont intrinsèquement libres, et leur passion dans l'exercice de la liberté » devrait dissiper toute crainte de voir cette liberté lésée, à condition qu'ils s'y attachent « en toute foi et confiance », a-t-il conclu.
Notons que M. Baalbaki participera aujourd'hui à 11 heures à une cérémonie au cours de laquelle il déposera deux couronnes de fleurs au cimetière des martyrs du 6 mai à Beyrouth. De même à Damour, le représentant de l'ordre de la presse, M. Jihad Akl, déposera une couronne sur le mémorial des journalistes du Damour. Le siège du syndicat accueillera en outre à midi les personnes désirant exprimer leurs vœux au président de l'ordre de la presse et au vice-président de l'ordre des journalistes.
Enfin, le parti Tachnag a choisi de commémorer les martyrs du 6 mai 1917 par une cérémonie autour de la statue des martyrs, où des élèves d'écoles arméniennes déposeront aujourd'hui des couronnes de fleurs, en présence des chefs religieux et de députés arméniens.