Le synode a également appelé à une journée de prière et de jeûne, jeudi, en Syrie, à l’occasion de la Fête-Dieu (Corpus Christi), à l’intention de la paix civile et du dépassement de « la crise » syrienne.
« Ce que nous redoutons par-dessus tout pour notre monde arabe en général, le Liban et surtout la Syrie, c’est que les révolutions qu’on désigne comme telles n’en soient pas, mais que l’on ne soit pas en présence de projets de discordes confessionnelles », a affirmé Grégoire III dans son discours.
« Gare à la discorde, qui sera le signal de l’effritement du monde arabe et de son affaiblissement, ce qui affectera la convivialité islamo-chrétienne, alors qu’elle reste, en dépit de ses lacunes, un modèle de dialogue pour l’Europe et dans le monde », a ajouté Grégoire III.
Le patriarche, qui a déploré les germes de discorde qui apparaissent ça et là au Liban, et notamment à Tripoli, a ajouté : « Le système politique libanais est confessionnel ; mais il est inadmissible que nous ayons une mentalité confessionnelle étroite, qui occulte le pluralisme partisan, religieux, social ou politique, qui est la racatéristique du Liban. »
Et le patriarche de réclamer la reprise de la conférence nationale de dialogue qui opère comme un forum national de dialogue permanent et d’une conférence nationale de dialogue qui réunisse, à Baabda, les chefs religieux et politiques du Liban, qui ait un cachet unificateur.
« Nous invitons les États européens et les États-Unis à ne pas trop perdre de temps à promulguer des résolutions ici et là, ni à prêter leur attention à des révolutions ici et là. Tout ce que nous leur demandons, c’est d’êrte capables d’imposer une paix juste et durable, d’avoir le courage de reconnaître un État palestinien et de se montrer équitables dans le règlement du conflit entre Palestiniens et Israéliens. Un conflit qui, selon Grégoire III, est à la racine de toute l’instablité régionale. »
Répondant aux questions des journalistes, Grégoire III a répété que les chrétiens n’ont peur de rien autant que « de l’anarchie et de la discorde, et dans ce cas, même les musulmans auront peur des musulmans ». « Nous sommes tous solidaires les uns des autres, ce qui arrive aux autres nous arrive à nous aussi », a encore dit le patriarche.