hier soir, 28 février 2013, à 20h.
La cathédrale était « bondée » et, sur le parvis, « plus d’un millier de personnes rassemblées sur les gradins du chemin du Jubilé ont suivi la messe retransmise sur écran géant », rapporte un communiqué.
Dans un recueillement solennel, ces milliers de personnes se sont unies aux paroles du cardinal André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris : « Depuis quelques minutes, le pape Benoît XVI a déposé sa charge et s’est retiré, pour la fin de sa vie, dans la solitude et la prière. Nous lui devons bien de nous rassembler pour prier en communion avec lui, pour lui exprimer notre reconnaissance. »
Un ami de la France
Lors de son homélie, le cardinal a salué en la personne de Benoît XVI « un parfait francophone » dont la connaissance de la culture française était « fine et avertie », rappelant son appartenance à l’Académie des Sciences Morales et Politiques de l’Institut de France.
« Tous les évêques de France qui ont eu le privilège de le rencontrer et de parler avec lui peuvent témoigner de l’écoute bienveillante et amicale qu’il leur réservait », a-t-il ajouté : « Nous lui sommes reconnaissants pour l’amitié très profonde qu’il porte à notre pays et à sa culture. »
« Sa visite en France, en septembre 2008, a été un moment très important de la vie de notre Église », a également estimé le cardinal, précisant que « son discours au Collège des Bernardins comme ses homélies successives ont éclairé les grandes lignes de notre engagement à la suite du Christ dans notre société ».
Dynamique de conversion
Le cardinal a rendu hommage à Benoît XVI pour la « dynamique de conversion » qu’il a insufflée à l’Eglise : « dans un de ces derniers discours, Benoît XVI, une fois de plus, a invité l’Église à se réorienter, c’est-à-dire à revenir sans cesse au Christ pour témoigner de l’amour de Dieu parmi les hommes ».
En effet, « la vitalité de l’Église dépend de sa détermination à se mettre à l’unisson du Christ et à y revenir sans cesse », a-t-il poursuivi, mettant en garde : « nous sommes toujours tentés de remettre le moment de notre conversion à un autre jour » ou « nous cherchons des messagers extraordinaires qui seraient censés nous convaincre ».
« Mais quel message supplémentaire devons-nous attendre après la résurrection du Christ ? C’est à ce message central que nous ramènent l’enseignement et l’exemple de Benoît XVI : quelqu’un est ressuscité d’entre les morts. Que faut-il de plus pour nous convaincre ? », a insisté le cardinal.
Respectueux de la liberté
« Lors de son élection en 2005, Benoît XVI s’est présenté comme un modeste serviteur dans la vigne du Seigneur », a rappelé par ailleurs le cardinal, soulignant que « les huit années écoulées nous ont montré que, de sa part, il ne s’agissait pas d’une simple formule de convenance, mais bien d’une conviction profonde qui devait éclairer tout son pontificat ».
Ainsi, « ni sa brillante intelligence, ni son immense culture, ni sa remarquable capacité pédagogique, rien chez lui n’a jamais été utilisé pour dominer ses interlocuteurs ou ses collaborateurs ou pour contraindre à une adhésion dont il savait qu’elle devait avant tout être le choix d’une liberté éclairée. »
Implication totale pour l’unité
Enfin, le cardinal a souligné quelques accents majeurs de son enseignement et de sa pratique :
« Benoît XVI est un chrétien et un prêtre dont la vie est structurée autour de l’Eucharistie et de la Parole de Dieu », il « ne cesse pas d’appeler à un dialogue clair entre la démarche de la foi et celle de la raison humaine », il a vécu une « implication totale dans son ministère d’unité, qu’il s’agisse des relations avec les autres confessions chrétiennes ou des relations avec le judaïsme, des relations avec l’Islam et avec les autres religions ».
A ce propos, le cardinal a fait observer « qu’un des tourments de son pontificat a été de vouloir éviter à la Fraternité saint Pie X de s’incruster dans une attitude schismatique. Sa patience et sa longanimité ont été remarquables, même si la réponse n’est pas aujourd’hui à la mesure des appels sans cesse renouvelés ».
« Il nous reste à prier pour son successeur et d’abord pour les cardinaux qui auront à le choisir dans quelques jours », a conclu le cardinal, qui devra lui-même rejoindre le Collège des électeurs convoqué pour la première congrégation générale le 4 mars 2013.
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