Monsieur l’Abbé, Vous publiez un livre sur la famille et la théorie du « gender » : en quoi consiste-t-elle ?
Abbé Lelièvre – Le "gender" est la plus grande rébellion de l’homme contre son Créateur ; des fils et filles contre leur Père. Le gender affirme qu’il y a d’un côté la sexualité biologique initiale et de l’autre la sexualité acquise (1), celle que je me reconnais avoir, une construction culturelle. Ainsi, certains vont aller jusqu’à changer de sexe si on se sent ou décide être l’inverse de ce que l’on est. On oublie cependant que changer de sexe ne change en rien qui je suis, jusque dans mes cellules, mes chromosomes, qui restent ce que je suis, homme ou femme. Le gender est une idéologie portant atteinte à la Paternité de Dieu, à la Sagesse même de Dieu qui a fait l’homme à son image et ressemblance.
Cela revient en somme à ce que chacun choisisse son « orientation sexuelle » ?
C’est être déconnecté du réel. De ce qu’est l’homme et la femme. « Pour la théorie du gender, dit Mgr Tony Anatrella, le corps s’arrête à la hauteur de la tête alors que le reste n’existe pas ou du moins il n’existe qu’en fonction des aléas des images corporelles que le sujet peut avoir selon le mouvement de ses affects et de ses représentations internes qui, elles, sont plus ou moins conflictuelles avec la réalité » (2).
Comment réagir ?
L’action est double. En premier lieu, il s’agit de construire. Construire la conscience de l’enfant, de manière éclairée, la former à la recherche de la Vérité sur le réel, ce qu’est la personne humaine et la famille dans la grammaire commune à tous les hommes, depuis le premier Matin du monde, à la Création. Aider un garçon à se préparer à être pleinement homme en assumant cette responsabilité. Aider une fille à se préparer à être pleinement femme, en assumant cette responsabilité.
Et puis, et en même temps, réagir. Dénoncer ce mal contre la personne humaine et contre la famille, puisque cette idéologie vise clairement et ouvertement à supprimer la famille.
L’enseignement de Jean Paul II sur la sexualité, le corps est une réponse prophétique à bien des défis actuels. De même, sur le plan politique, l’enseignement de l’Eglise est très clair, je pense à l’intervention du Pape Benoît XVI au Parlement allemand. Nous avons ici des feuilles de route lumineuses !
Vous terminez votre livre par le regard sur la Résurrection de Jésus. Pourquoi ?
Je cite Benoît XVI, lors de son homélie la nuit de Pâques cette année : « La vérité est plus forte que le mensonge. L’obscurité des jours passés est dissipée au moment où Jésus ressuscite du tombeau et devient, lui-même, pure lumière de Dieu ».
L’obscurité du gender se pose sur la famille humaine et s’impose aux Etats comme aux jeunes dans les lycées. Mais rien ni personne ne pourra éteindre la Lumière de la vérité que tout personne humaine porte au plus profond de sa conscience, vrai sanctuaire de l’Espérance ! Je vous invite à lire ce livre, à l’offrir à des étudiants comme aux responsables de la cité. Sortons de nos fauteuils, et de notre tiédeur. Il y a urgence !
« Nous devons nous demander quelle vision de l’homme nous sommes en mesure de proposer aux nouvelles générations » (3).
Notes:
1 – Modification de la mention du sexe à l’état civil, mai 2012.
2 – Zenit, édition du 5 juin 2012.
3 – Benoît XVI, 13 mai 2012.
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