La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a demandé hier au gouvernement du Tchad de mettre fin à l'accroissement des pressions sur les médias après que le Président Idriss Deby Itno a signé un décret augmentant les peines d'emprisonnement pour les délits de presse et que les raids du gouvernement ont forcé au moins 10 journalistes et directeurs de journaux à fuir le pays ou à entrer dans la clandestinité.
« La situation au Tchad est chaotique car le contrôle gouvernemental des médias et ses tactiques d'intimidation ont forcé les quelques journalistes indépendants restants à entrer dans la clandestinité », a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous appelons le gouvernement du Tchad à mettre fin à cette nouvelle vague de répression contre les médias et à décriminaliser les délits de presse. »
Le Président Itno a signé un décret le 21 février pour durcir la loi sur les médias, augmentant les peines d'emprisonnement pour diffamation par voie de presse et amplifiant la censure du gouvernement. L'état d'urgence décrété le 15 février restreint déjà la couverture des médias et dit que les journaux privés sont soumis à l'approbation préliminaire de fonctionnaires du gouvernement avant publication.
L'état d'urgence a été prorogé pour 15 jours de plus vendredi par l'assemblée nationale.
Après les combats dans la capitale, N'Djamena, au début du mois de février, au moins 10 journalistes et directeurs de médias ont fui le pays par crainte pour leur vie. D'autres sont dans la clandestinité après que les forces gouvernementales se sont rendues à leur recherche dans leurs maisons.
En protestation contre les mesures draconiennes, les principaux journaux privés ont suspendu leur publication il y a environ deux semaines. Certaines stations de radio ont suivi le mouvement et arrêté la diffusion de l'actualité.
L'Orient le jour- 4/3/2008