Le pape a accompli ce dimanche son 21e voyage en Italie, à Palerme, en Sicile, à l'occasion du rassemblement régional des familles et des jeunes.
Face à l'insistance de certains médias à rapporter le chiffre « évidemment erroné » de 30 000 participants à la messe, le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a tenu à rappeler, dans une déclaration, que plus de 200 000 personnes étaient présentes à cette célébration (selon des chiffres de la préfecture et des Carabiniers de Palerme).
A son arrivée en Sicile, à 9h15, le pape a été accueilli par Mgr Paolo Romeo, archevêque de Palerme, par Mgr Salvatore Di Cristina, archevêque de Monreale et par le ministre de la justice, Angelino Alfano, représentant du gouvernement italien. Le pape a ensuite rejoint le centre de Palerme en voiture, où il a célébré la messe sur le Foro Italico Umberto I de Palerme, grande esplanade située en bordure de mer.
C'est sous un ciel ensoleillé que Benoît XVI s'est adressé aux fidèles : « je suis venu pour partager avec vous vos joies et vos espérances, vos fatigues et vos engagements, les idéaux et les aspirations de cette communauté diocésaine ». Et de citer « les difficultés » rencontrées : « la précarité », le « chômage », « l'incertitude de l'avenir, de la souffrance physique et morale » et « la criminalité organisée ».
Avec force, le pape a encouragé les fidèles « à ne pas avoir peur de témoigner clairement des valeurs humaines et chrétiennes, si profondément enracinées dans la foi et dans l'histoire de ce territoire et de sa population ».
La foi – « faire confiance au Christ, l'accueillir, le laisser nous transformer, le suivre jusqu'au bout » – est « le fondement de toute la vie chrétienne », a rappelé Benoît XVI. Elle « rend possible des choses humainement impossibles ».
« L'impie, celui qui n'agit pas selon Dieu, compte sur son propre pouvoir mais s'appuie sur une réalité fragile et inconsistante, c'est pourquoi (…) il est destiné à tomber. Le juste, au contraire, compte sur une réalité cachée mais solide, il compte sur Dieu et pour cela, il aura la vie », a ajouté le pape.
Peuple de Sicile, regarde ton avenir avec espérance !
Citant encore l'Evangile du jour, Benoît XVI a rappelé qu'il présentait un « enseignement d'humilité ». « Nous ne devons jamais nous présenter devant Dieu comme celui qui croit avoir rendu un service et mérite une grande récompense ». « Nous devons, au contraire, être conscients qu'en réalité, nous ne faisons jamais assez pour Dieu », a-t-il ajouté. « Si nous faisons chaque jour la volonté de Dieu, avec humilité, sans rien prétendre, Jésus lui-même nous servira, nous aidera, nous encouragera, nous donnera force et sérénité ».
S'adressant enfin aux laïcs : « n'ayez pas peur de vivre et de témoigner de votre foi dans différents domaines de la société, dans les multiples situations de l'existence humaine, surtout celles qui sont difficiles ! », a affirmé Benoît XVI. « La foi vous donne la force de Dieu pour être toujours confiants et courageux, pour aller de l'avant avec résolution, pour prendre les initiatives nécessaires pour donner un virage toujours plus beau à votre terre ».
« Il faut avoir honte du mal, de ce qui offense Dieu, de ce qui offense l'homme ; il faut avoir honte du mal qui blesse la communauté civile et religieuse par des actions qui n'aiment pas être mises au jour », a insisté le pape. « La tentation du découragement, de la résignation touche celui qui est faible dans la foi, qui confond le mal du bien, qui pense que face au mal, souvent profond, il n'y a rien à faire. Au contraire, celui qui est solidement ancré dans la foi, celui qui a pleine confiance en Dieu et vit dans l'Eglise, est capable de porter la force explosive de l'Evangile ».
Et de lancer un ultime appel à la Sicile : « Peuple de Sicile, regarde ton avenir avec espérance ! Fais ressortir dans toute sa lumière le bien que tu veux, que tu cherches et que tu as ! Vis avec courage les valeurs de l'Evangile pour faire resplendir la lumière du bien ! Avec la force de Dieu, tout est possible !».
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