Le pape François a proposé une méditation sur saint Joseph, homme de foi, qui était prêt à renoncer à la personne qui était pour lui la plus chère, Marie, sa fiancée, comme Abraham à Isaac. Mais il écoute la voix de Dieu qui lui ouvre un projet de vie et de bonheur nouveau. Joseph en sort « plus grand » et « plus libre », a expliqué le pape, avant l’angélus de midi, ce dimanche, place Saint-Pierre.
Voici notre traduction intégrale de l’allocution du pape.
Allocution du pape avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
En ce quatrième dimanche de l’Avent, l’Evangile nous raconte les faits qui ont précédé la naissance de Jésus, et l’évangéliste Matthieu les présente du point de vue de saint Joseph, le fiancé de la Vierge Marie.
Joseph et Marie vivaient à Nazareth ; ils n’habitaient pas encore ensemble, parce que le mariage n’était pas encore accompli. Entretemps, Marie, après avoir accueilli l’annonce de l’Ange, tomba enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Lorsque Joseph se rend compte de ce fait, il en est déconcerté. L’évangile n’explique pas quelles ont été ses pensées, mais il nous dit l’essentiel : il cherche à faire la volonté de Dieu et il est prêt au renoncement le plus radical. Au lieu de se défendre et de faire valoir ses droits, Joseph choisit la solution qui pour lui représente un énorme sacrifice. Et l’évangile dit : « Parce que c’était un homme juste, il ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret » (Mt 1,19).
Cette courte phrase résume un drame intérieur véritable, si nous pensons à l’amour de Joseph pour Marie ! Mais même dans cette circonstance, Joseph veut faire la volonté de Dieu et décide, certainement avec une grande douleur, de répudier Marie en secret. Il faut méditer sur ces paroles, pour comprendre quelle a été l’épreuve à laquelle Joseph a dû faire face les jours qui ont précédé la naissance de Jésus. Une épreuve semblable à celle du sacrifice d’Abraham, lorsque Dieu lui a demandé son fils Isaac (cf. Gn 22) : renoncer à la chose la plus précieuse, à la personne la plus aimée.
Mais, comme dans le cas d’Abraham, le Seigneur intervient : il a trouvé la foi qu’il cherchait et il ouvre une voie différente, une voie d’amour et de bonheur : « Joseph – lui dit-il – ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint » (Mt 1, 20).
Cet évangile nous montre toute la grandeur d’âme de saint Joseph. Il était en train de suivre un bon projet de vie, mais Dieu lui réservait un autre dessein, une mission plus grande. Joseph était un homme qui écoutait toujours la voix de Dieu, profondément sensible à sa volonté secrète, un homme attentif aux messages qui lui parvenaient du plus profond de son cœur et d’en-haut.
Il ne s’est pas obstiné à suivre son projet de vie, il n’a pas laissé la rancoeur empoisonner son esprit, mais il a été prêt à se mettre à la disposition de la nouveauté qui lui était présentée d’une façon déconcertante. C’était un homme bon. Il n’avait pas de haine, et il n’a pas permis que la rancœur empoisonne son âme ! Cela fait du mal. Ne le permettez jamais ! Il est en cela un exemple. Et c'est ainsi que Joseph est devenu encore plus libre et encore plus grand.
En s’acceptant selon le dessein du Seigneur, Joseph se trouve pleinement lui-même, au-delà de lui-même. Sa liberté de renoncer à ce qui est sien, à la possession de sa propre existence, et sa pleine disponibilité intérieure à la volonté de Dieu, nous interpellent et nous montrent le chemin.
Préparons-nous donc à célébrer Noël en contemplant Marie et Joseph : Marie, la femme pleine de grâce qui a eu le courage d’avoir totalement confiance dans la Parole de Dieu ; Joseph, l’homme fidèle et juste qui a préféré croire au Seigneur plutôt que d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain. Avec eux, marchons ensemble vers Bethléem.
Traduction de Zenit, A.B.