La « Pénitencerie apostolique » organise à cette occasion une journée d’étude sur le thème : « La pénitencerie apostolique et ses archives historiques », demain, 18 novembre, au Palais de la Chancellerie, au coeur de la Rome historique, en collaboration avec l’Université pontificale Grégorienne et avec le parrainage de l’université de Rome La Sapienza ainsi que de l’Association italienne des professeurs d’histoire de l’Eglise.
Une nouvelle partie de ces archives seront en effet désormais ouvertes à la consultation des spécialistes, après les sections ouvertes il y a 20 ans déjà. Une partie des fonds – des registres datables entre 1410 et 1890 et alors conservés dans les Archives secrètes du Vatican, avaient en effet déjà été ouverts en 1988.
Mais la nouvelle documentation concerne l’histoire du dicastère, sa structure interne, ses activités, qui fournissent des données intéressantes pour l’histoire sociale, juridique, économique, et politique de la période examinée.
Ce sont notamment des centaines de registres et de documents qui vont du début du XVe s. à la fin du pontificat de saint Pie X, en 1914, soit près de 1065 blocs de feuilles, en latin, contenus dans 413 boîtes.
Ces documents sont aussi par exemple des Actes du cardinal Charles Borromée ou des « suppliques » (une soixantaine de registres) pour des dispenses matrimoniales et des registres de comptabilité qui appartiennent au « for externe » de la Pénitencerie : ce qui peut être du domaine public.
On ne dévoilera pas ce qui, dans les archives concerne le « for interne », ce qui concerne « la conscience » des personnes précise Mgr Gianfranco Girotti qui explique : « Normalement, on soumet à la pénitencerie des cas auxquels le confesseur ordinaire ne peut donner de solution : des cas qui sont, selon la norme canonique, réservés au Saint-Siège ». Par exemple : des cas de profanation de l’eucharistie, de violation du secret sacramentel, d’absolution par un prêtre de son complice d’un péché, de la dispense de l’irrégularité d’un mariage.
« La documentation qui sera mise à disposition est d’une grande importance non seulement du point de vue ecclésiale mais aussi d’un point de vu social, économique et civique », explique Mgr Girotti.
Cette ouverture des archives a pour but de « mettre à la disposition des chercheurs et des spécialistes le maximum de documents concernant l’histoire du dicastère, sa structure interne, son activité, son personnel et son administration, indique la même source ».
L’ambition de la journée d’étude est aussi « d’éclaircir certains point du droit canon, de la théologie morale et de la pratique sacramentelle », explique Mgr Girotti.
La Pénitencerie est le plus ancien dicastère du Saint-Siège. Les papes Clément IV, Innocent V, Innocent VI, Jules II, Clément VIII, et Pie VIII ont été cardinaux pénitenciers avant de devenir les successeurs de Pierre.
Le cardinal Raffaele Farina, archiviste et bibliothécaire de la Sainte Église romaine présidera la journée. D’autres experts, comme le cardinal Fortunato Baldelli, Pénitencier majeur, et l’évêque Gianfranco Girotti régent de la Pénitencerie apostolique, interviendront lors des travaux.
Parmi les autres intervenants, le prof. Normann Tanner, S.J. (PUG), le P. Alessandro Saraco (cf. http://www.zenit.org/article-28562?l=italian), archiviste de la Pénitencerie, Mgr Sergio Pagano, préfet des Archives secrètes du Vatican, le Prof. Ludwig Schmugge, de Zurich, Mme la Prof. Kirsi Salonen, de Finlande, le Prof. Arnold Esch, de l’Institut allemand de Rome, Mme la Prof. Marina Raffaeli, de « La Sapienza », Mgr Giordano Caberletti, de la Rote romaine, M. Antonio Pagano, de la Pénitencerie apostolique, le Prof. Filippo Lovison (PUG).
Un exposé sera consacré au fond de la Pénitencerie apostolique au temps de l’occupation française de Rome, par le Prof. Roberto Regoli (PUG).