La Parole de Dieu est le soutien et la consolation des communautés du Vietnam, face à la persécution, a souligné Mgr Joseph Nguyên Chi Linh évêque de Thanh Hóa, ce mardi matin, lors de la 13e congrégation générale du synode des évêques.
Son intervention a suscité les applaudissements de l'assemblée, a rapporté à Zenit un témoin.
« En tant que chrétien vietnamien, je voudrais répéter cette conviction que dans les persécutions, notre plus grande grâce est la fidélité à la Parole de Dieu », a déclaré l'évêque.
« Vendredi dernier, mon cher confrère vietnamien, son excellence Joseph Vo duc Minh, vous a présenté sommairement l'histoire de l'évangélisation de notre peuple. Je me permets de continuer son rapport en me référant au numéro 28 de l'Instrumentum Laboris parlant du rôle de soutien de la Parole de Dieu dans l'histoire de l'Église, afin de vous illustrer comment ce rôle s'est réalisé dans la vie de l'Église au Vietnam », a annoncé l'évêque.
Il rappelait que l'Évangile « a été pour la première fois proclamé sur notre terre au début du 16e siècle dans le contexte douloureux d'une guerre interne entre deux royaumes de frères ennemis », a rappelé Mgr Nguyên Chi Linh.
Il précisait que ces circonstances ont conduit les communautés à s'appuyer fortement sur l'Ecriture sainte : « Merveilleusement, grâce à cette coïncidence, la Parole de Dieu, disait l'évêque, est devenue une grande consolation pour les premiers baptisés et depuis, ne cesse jamais d'être le soutien moral et spirituel, le principe d'enrichissement pour l'Église au Vietnam, une des Églises les plus éprouvées par des persécutions sanglantes et consécutives ».
Et d'expliquer : « Embarqués dans une telle histoire tissée de haine, de guerres idéologiques et de restrictions discriminatoires, nos chrétiens sont de plus en plus convaincus que seule la Parole de Dieu peut les garder dans l'amour, la joie, la paix, la communion et la tolérance ».
L'évêque a ensuite évoqué la réaction des communautés chrétiennes face à l'augmentation des avortements. « Il m'est douloureux, confiait-il, de vous dire que le Vietnam, jusqu'ici, occupe le premier rang des avortements. Cette catastrophe pourtant, paradoxalement, a suscité le mouvement "pro vita"chez les catholiques, consistant surtout à aller chercher des bébés avortés dans les hôpitaux, les baptiser s'il y a encore un petit signe de vie, de créer des cimetières pour les enterrer ».
Les réactions ont été vives, raconte-t-il, mais ont évolué : « Au début, cet acte a été dénoncé par les autorités civiles et les responsables hospitaliers comme des crimes, et ils ont demandé que les catholiques agissent clandestinement. Maintenant, on n'autorise pas encore, mais on le tolère. Quelques cinéastes en font même des films documentaires et des reporters en font éloge sur les médias ».
« Pourquoi ce progrès ? », se demande l'évêque qui répond en référence à la Parole de Dieu : « On reconnaît mieux le témoignage des chrétiens, ceux qui vivent de la Parole et sous la lumière de cette Parole, on respecte la vie. Je voudrais répéter cette conviction dont parle « Gaudium et Spes », au numéro 44 "l'Église reconnaît que, de l'opposition même de ses adversaires et de ses persécuteurs, elle a tiré de grands avantages et qu'elle peut continuer à le faire". »
L'évêque a également cité un autre « signe » que « la Parole de Dieu continue à soutenir l'Église au Vietnam » : « la conversion en masse des milliers de personnes des minorités ethniques peu de temps après la canonisation des 117 Martyrs du Vietnam en 1988 ».
« Ce qui est curieux, a expliqué l'évêque, c'est que plusieurs ont avoué qu'ils ont écouté la Radio Protestante à Manille, aux Philippines, mais se convertissent au catholicisme au Vietnam. Ainsi, les Protestants sèment et les catholiques moissonnent. La Parole de Dieu résonne de très loin, et, parvenant à leurs oreilles, est devenue source d'espérance pour ces gens perdus dans les montagnes, privés de tout et sans avenir ».
ROME, Mardi 14 octobre 2008 (ZENIT.org)