Dans un entretien publié par L’Osservatore Romano du 4 janvier 2013, le cardinal Koch aborde la question de la réforme liturgique. Il revient en particulier sur son sens et sur le fait que celle-ci est devenue désormais pour beaucoup une « réforme de la réforme ».
« Sa définition, précise-t-il, ne peut avoir d’autre but que celui de réveiller l’authentique patrimoine du concile et de le rendre fructueux dans la situation de l’Eglise aujourd’hui ». La réforme liturgique est donc une question qui est « étroitement liée » à celle du concile et à « sa correcte interprétation ».
Le cardinal suis établit un parallèle entre l’Année de la foi voulue par Benoît XVI et celle voulue par Paul VI en son temps, y voyant « plus de ressemblances que de différences ».
Pour les deux papes, fait-il observer, le concile Vatican II est « un point de référence essentiel » : ainsi, si pour Paul VI, l’Année de la foi fut « une conséquence du concile » et l’occasion de rappeler l’urgence de « confesser la vraie foi catholique » face aux « graves problèmes » de l’époque, pour Benoît XVI, celle-ci est liée au cinquantième anniversaire de l’ouverture du concile, « afin de réaliser les principales préoccupations de ce concile ».
A propos des préoccupations de l’Eglise aujourd’hui, le cardinal a évoqué les devoirs œcuméniques de sa propre fonction. Cette Année de la foi, dit-il, renvoie au fait que « l’unité entre les chrétiens ne peut être trouvée que si l’on réfléchit ensemble sur les fondements de la foi ». D’autant plus que les « déserts du monde d’aujourd’hui », dont parle le pape, et la maigre incidence de la foi chrétienne sur la société actuelle « influencent toutes les Eglises chrétiennes et les communautés ecclésiales ».
Le cardinal aborde la question de la réforme liturgique de l’Eglise catholique, une question également suivie avec attention par les autres Eglises et communautés ecclésiales, relevant le caractère quelque peu « abusif » de certaines utilisations du mot « réforme ».
Pour se libérer de toute instrumentalisation, il précise la juste signification à donner à ce mot : on se trouve, explique-t-il, face à une « alternative fondamentale ». Si par réforme on entend « une rupture avec l’histoire passée », alors celle-ci « n’est plus une réforme ». Par contre, si ce mot est compris dans son sens littéral, la réforme liturgique tire son sens de « cette forme fondamentale de service que rend le culte chrétien et qui est prescrit par la tradition de l’Eglise ».
Le cardinal reconnaît qu’après le concile, « la réforme de la liturgie a souvent été considérée et réalisée comme une herméneutique de la discontinuité et de la rupture », considérant surtout le fait que celle-ci est « centrée sur le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Christ ».
Toutefois, ajoute-t-il, « le pape Benoît XVI, déjà à l’époque où il était cardinal, a jugé que la plupart des problèmes apparus dans le développement de la liturgie après le concile viennent du fait que l’approche du concile de ce mystère fondamental n’a pas été suffisamment prise en considération ».
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