الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة- لبنان اوسيب – لبنان
Le Recours aux forêts », ou la tentation de Démocrite (Galilée 77 pages) est un livre de réflexion qui a toutes les allures d'une vibrante poésie. Michel Onfray, illustre défenseur du matérialisme hédoniste et révélateur de la puissance du plaisir, a trempé sa plume dans un lyrisme de bon aloi pour parler de la permanence de l'apocalypse contemporaine et de la nécessité de se ressourcer au sein de la nature…
Sous le voile de l'expérience de Démocrite, philosophe grec présocratique, dégoûté de la nature des hommes, l'auteur de L'innocence du devenir retrace l'isolement, au fond d'un jardin, d'un être en quête de paix et d'harmonie…
C'est par ces lignes lumineuses et lucides que commence cet ouvrage écrit comme des strophes de poésie libre, à la musicalité imprévisible et insidieuse
C'est par ces lignes lumineuses et lucides que commence cet ouvrage écrit comme des strophes de poésie libre, à la musicalité imprévisible et insidieuse
« J'ai vécu assez pour en savoir assez.
Aux deux tiers de sa vie si l'on ne sait pas
ce que contient le dernier tiers
C'est qu'on n'a rien appris,
Donc qu'on n'apprendra
jamais,
Donc qu'on n'apprendra plus.
Je sais les hommes,
Assez même pour pouvoir dire : j'en sais
assez pour haïr les hommes.
Mais je ne parviens pas à haïr. »
Révolte et rébellion d'un homme pour qui la philosophie, la contestation, la méditation et l'analyse sont un exercice quotidien. Avec un ton prophétique de poète inspiré, Michel Onfray brosse un portrait très « parnassien » de la société actuelle dans son chaos, sa cupidité, ses guerres, ses désirs de possessions, ses calamités, ses cataclysmes (Manhattan, les ayatollahs qui pendent des femmes adultères, des cardinaux fascistes), son intolérance, ses mensonges, ses Caligula, ses bêtises, ses sottises, ses voleurs de banquiers, assureurs, notaires, agents immobiliers, huissiers…
Et ainsi va la ronde des diatribes, des reproches, des revendications, des intrigues, du cynisme, de l'exploitation, du ressentiment, avant que la fin efface tout comme une lame de fond qui se nourrit de tout ce qui la soutient et la propulse de l'avant…
Et pour ce Hamlet des temps modernes, ces mots de la fin, à citer rien que pour leur beauté :
« J'aurais aimé la terre avant de me coucher
en elle
Avant qu'on me recouvre d'elle.
J'aurais traversé la vie comme une comète
Dans un ciel d'un noir
d'encre. »
Par-delà toute notion d'appartenance politique (l'auteur se réclame d'une mystique de gauche !), par-delà le bien et le mal, par-delà ce constat de la vilenie des hommes, par-delà tout rêve « fouriériste » fou, ce jardin d'Épicure qu'offre Onfray aux lecteurs, en se retirant du monde, de ses flonflons et de ses falbalas, reste surtout une invite à retrouver
l'essentiel.
L'essentiel de tout être qui cherche paix et sérénité. Absolument loin de toute cette foule folle… Une dernière pirouette de Michel Onfray (en fait, celle qui clôture son opus) : « Cette tentation de Démocrite repose dans mon âme comme une variation possible sur l'art stoïcien de sortir d'une pièce enfumée. »
Et, malgré tous les espoirs, les paradoxes, les contradictions, les fausses bontés et la méchanceté ambiante, qu'est-ce qu'il est « enfumé » notre monde…Pour cela, vivement, un peu d'air.
Cet « air fragile comme du verre »…
Un livre qui se lit avec infiniment de plaisir et jamais la philosophie n'a autant touché, en toute transparente simplicité, aux préoccupations les plus prosaïques.
Aux deux tiers de sa vie si l'on ne sait pas
ce que contient le dernier tiers
C'est qu'on n'a rien appris,
Donc qu'on n'apprendra
jamais,
Donc qu'on n'apprendra plus.
Je sais les hommes,
Assez même pour pouvoir dire : j'en sais
assez pour haïr les hommes.
Mais je ne parviens pas à haïr. »
Révolte et rébellion d'un homme pour qui la philosophie, la contestation, la méditation et l'analyse sont un exercice quotidien. Avec un ton prophétique de poète inspiré, Michel Onfray brosse un portrait très « parnassien » de la société actuelle dans son chaos, sa cupidité, ses guerres, ses désirs de possessions, ses calamités, ses cataclysmes (Manhattan, les ayatollahs qui pendent des femmes adultères, des cardinaux fascistes), son intolérance, ses mensonges, ses Caligula, ses bêtises, ses sottises, ses voleurs de banquiers, assureurs, notaires, agents immobiliers, huissiers…
Et ainsi va la ronde des diatribes, des reproches, des revendications, des intrigues, du cynisme, de l'exploitation, du ressentiment, avant que la fin efface tout comme une lame de fond qui se nourrit de tout ce qui la soutient et la propulse de l'avant…
Et pour ce Hamlet des temps modernes, ces mots de la fin, à citer rien que pour leur beauté :
« J'aurais aimé la terre avant de me coucher
en elle
Avant qu'on me recouvre d'elle.
J'aurais traversé la vie comme une comète
Dans un ciel d'un noir
d'encre. »
Par-delà toute notion d'appartenance politique (l'auteur se réclame d'une mystique de gauche !), par-delà le bien et le mal, par-delà ce constat de la vilenie des hommes, par-delà tout rêve « fouriériste » fou, ce jardin d'Épicure qu'offre Onfray aux lecteurs, en se retirant du monde, de ses flonflons et de ses falbalas, reste surtout une invite à retrouver
l'essentiel.
L'essentiel de tout être qui cherche paix et sérénité. Absolument loin de toute cette foule folle… Une dernière pirouette de Michel Onfray (en fait, celle qui clôture son opus) : « Cette tentation de Démocrite repose dans mon âme comme une variation possible sur l'art stoïcien de sortir d'une pièce enfumée. »
Et, malgré tous les espoirs, les paradoxes, les contradictions, les fausses bontés et la méchanceté ambiante, qu'est-ce qu'il est « enfumé » notre monde…Pour cela, vivement, un peu d'air.
Cet « air fragile comme du verre »…
Un livre qui se lit avec infiniment de plaisir et jamais la philosophie n'a autant touché, en toute transparente simplicité, aux préoccupations les plus prosaïques.
