« Le 11 février de l’année dernière a été un jour très particulier », un jour marqué de « tristesse et de gratitude », se souvient-il : « partir est toujours quelque chose de triste, quelque chose qui fait mal, qui est douloureux » mais « d’un autre côté, il y avait aussi un sentiment de gratitude pour ces années que j’avais pu vivre auprès d’un grand pape ».
Un an plus tard, l'archevêque estime que cette renonciation a été « un acte d’un grand courage, un acte révolutionnaire même, qui a ouvert des possibilités que personne ne pouvait voir à ce moment-là » : « l’impact immense du pape François dans le monde a été facilité par la renonciation du pape Benoît. Il a ouvert une possibilité qui n’existait pas alors », ajoute-t-il.
« Le pape a dit lui-même, lorsqu’il a lu le texte de l’annonce, qu’il n’était plus capable de guider la barque de Pierre, l’Église du Seigneur », rappelle-t-il : « Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien », a en effet déclaré Benoît XVI devant les cardinaux, lors d'un consistoire.
Mgr Gänswein décrit cette décision comme « un acte d’amour envers le Seigneur, envers l’Église et envers les fidèles, de s’écarter pour ouvrir une possibilité à quelqu’un qui a plus de force et qui peut poursuivre son œuvre ».
L'archevêque précise à l’agence Reuters que Benoît XVI est « en paix » : retiré au monastère Mater Ecclesiae du Vatican, le pape émérite « est loin du monde, mais il est présent dans l’Église ».
Il occupe son temps « par l’étude, la lecture et la correspondance, il reçoit des visiteurs, joue du piano et prie en se promenant dans les jardins du Vatican » : « Il va bien, mais il porte aussi le poids de son âge. C’est un homme âgé physiquement, mais il a l’esprit vif et très clair ».
« Sa mission maintenant, comme il l’avait dit, est d’aider l’Église et son successeur, le pape François, par sa prière. C’est sa tâche première et essentielle », indique l’archevêque, soulignant la « bonne relation entre le pape François et Benoît XVI : « ils s’écrivent, se téléphonent, se parlent et s’invitent mutuellement ».
Mgr Gänswein est « convaincu que l’histoire donnera un jugement différent de ce qu’on a souvent lu dans les dernières années de son pontificat », car « ce ne sont pas les médias qui donnent la mesure d’un travail, d’une manière d’agir, mais c’est ce qui est juste aux yeux de Dieu et de sa conscience ».
Avec Hélène Ginabat pour la traduction
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