A la suite des mages, le P. Funes invite à « se mettre en marche » et même « prendre certains risques » pour découvrir la « signature » de Dieu dans le monde.
C’est ce qu’écrit le P. José Gabriel Funes, directeur de l’Observatoire astronomique du Vatican dans une tribune publiée dans L'Osservatore Romano du 5 janvier 2013.
La « signature » de Dieu
Pour l’Epiphanie, il offre une méditation, sur les mages, ces « sages-astronomes » qui ont « laissé leur terre, leurs sécurités, pour suivre la lumière de l’étoile qui brillait dans le firmament, mais surtout dans leur cœur ».
Les mages « se mettent en marche » et même « prennent certains risques » pour découvrir l’auteur-enfant de cette « signature » de Dieu qu’ils voient imprimée dans le ciel, « sur l’étoile-comète », fait observer le P. Funes.
Aujourd’hui, poursuit-il, « où l’on paye beaucoup pour avoir des articles « griffés », nous oublions que la signature la plus précieuse est inscrite dans le ciel étoilé et au plus profond de notre cœur ».
Qu’est-ce que cette « signature » dont Dieu a laissé l’empreinte dans la création ? « Signer, c’est affermir un acte et le rendre stable », répond le P. Funes : Dieu en effet « rend ferme, il soutient le cosmos dans son être ».
Mais signer est aussi « assumer un devoir », c’est la signature divine qui se révèle à Noël : « Dieu honore son engagement jusqu’à donner son fils unique ».
Aujourd’hui, ajoute le scientifique, « devant un avenir incertain, Dieu donne un sens et une espérance : le monde, l’histoire, l’humanité sont fondamentalement bons ».
Pour le P. Funes, c’est la « signature » du Créateur : « la création est don et vie. Et Dieu est la source de cette vie enracinée dans nos cœurs ».
Cheminer et écouter
Aujourd’hui encore, « l’Eglise continue à cheminer avec les mages de notre temps » et les astronomes du Vatican participent « à la fatigue de la recherche, à l’enthousiasme et à la joie de la découverte scientifique ».
Cependant « ce mode rigoureux de procéder n’exclut pas la possibilité d’aller au-delà des horizons de la science », fait remarquer le P. Funes : ainsi, même « l’astronome qui étudie les étoiles, pourrait légitimement se demander pourquoi l’univers existe, avec ses milliards de galaxies, et non le néant ».
Il voit dans ces « questions ouvertes » un « excellent point de départ pour une annonce de la foi ». Il faut donc « cheminer patiemment » avec « les personnes de notre temps qui s’éloignent de « Jérusalem » parce qu’elles ne trouvent pas la signification de l’histoire et de leurs histoires ».
Concrètement, précise le jésuite argentin, il s’agit d’abord « d’écouter leurs déceptions et leurs frustrations », car « c’est seulement après les avoir écoutées qu’il est possible de leur révéler le sens des Ecritures ».
D’ailleurs, confie-t-il, s’il pouvait poser une question aux mages de l’Evangile, ce serait : « Quels sont donc ces propos que vous échangez en marchant ? » (Lc 24, 17).
La sagesse de la Bible
Le P. Funes exprime également sa certitude que la foi peut répondre aux « problèmes que la science ne peut résoudre seule, parce qu’ils vont au-delà de sa capacité interprétative du monde ».
Il voit deux dimensions dans l’annonce de la foi : un aspect « prophétique, kérygmatique », qui « console et encourage dans les moments de crises et qui rappelle à la conversion lorsque l’on dévie du bon chemin ».
Et un aspect « sapientiel », qui « découvre la signification de la réalité, en réalisant une synthèse entre foi et raison ».
Pour ce dernier aspect, il conseille « la relecture des livres sapientiaux de la Bible », qui aident « à trouver une signification au non-sens de nombreux aspects de la culture actuelle » et à « réaliser une synthèse entre savoir religieux et savoir scientifique ».
Traduction d’Hélène Ginabat
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