Les travaux du congrès se sont conclus par une intervention du cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture qui, selon un compte-rendu de Radio Vatican, a mis l’accent sur « les fragilités » de la modernité, sur sa crise, marquée par « l’insécurité, l’instabilité, la relativité ».
« Ce sont les grandes religions, et en particulier le christianisme, qui apportent une solution à la crise constitutive de la modernité, qui ancrent à une dimension transcendante l’incertitude du « vivre » quotidien, fragmenté face au temps qui s’écoule et à l’érosion des liens et des certitudes », a fait observer le cardinal Ravasi.
« La modernité, a-t-il expliqué, peut s’expliquer en remontant aux origines de ce mot qui vient de l’adverbe latin ‘ modo’ signifiant ‘maintenant’ », et revient donc à centrer l’attention sur « le présent » dont la nature même est « de nous échapper des mains » dès que nous l’avons prononcé. « L’ ‘aujourd’hui’ devient ‘demain’ dès que nous l’avons traversé », a-t-il ajouté.
Techniquement parlant, a-t-il souligné, la modernité commence en 1600 : « D’un côté, on a Descartes qui pose le problème du « moi » qui pense et représente d’une certaine façon l’homme moderne, doté d’une identité bien à lui et produisant presque de lui-même la vérité. De l’autre nous avons Galilée et Newton, qui marquent l’entrée de la science avec son protocole, son autonomie par rapport à la théologie ».
Ces deux grands moments, a-t-il poursuivi, seront sources de « grandes dérives » : d’un côté le « moi » entre dans le domaine excluant l’être, de l’autre la science peut dégénérer, mais est aussi le signe de grandes conquêtes.
Cette crise atteindra son apogée à l’époque suivante : « la postmodernité » qui révèle à l’homme le sens de sa condition.
« L’époque contemporaine est une époque ‘postmoderne’, c’est-à-dire une « dégénérescence » de la modernité, mais qui est aussi, a dit le cardinal Ravasi, une grande occasion pour montrer, dans cette fluidité absolue – la liquidité des sentiments, de la réalité, des émotions – l’ouverture vers une stabilité que les religions, surtout le christianisme », ont le devoir de montrer de manière constante ».
Et c’est sous cet angle, a expliqué le président du Conseil pontifical de la culture, que la modernité devient un « paradigme » de la condition humaine qui, fragile et insuffisante, trouve son accomplissement dans l’absolu »:
« La modernité nous enseigne que nous sommes dans un flux continu, comme un fleuve, mais un fleuve dont le sort n’est pas de finir dans le gouffre du néant, du non sens, un fleuve qui a plutôt la possibilité de retrouver ce début et cette fin qui expliquent la réalité ».