Le pape a également préconisé une attitude « d’humilité et de douceur ». L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son homélie.
Le salut déchaine la haine
Evoquant l’évangile du jour (Jn 15, 18-21), le pape s’est arrêté sur le terme « haine » utilisé par Jésus, « une parole forte » dans la bouche du « maître de l’amour, qui aimait tant parler d’amour ». Le Christ, a-t-il fait observer, « appelait les choses par leur nom ».
Quelle est l'origine de cette haine ? Jésus, a expliqué le pape, « a racheté [les hommes] du pouvoir du monde, du pouvoir du diable, du pouvoir du prince de ce monde » : les hommes sont donc « sauvés » mais le « prince du monde, qui ne veut pas qu’ils soient sauvés », les « hait ».
Dans cette haine, il « fait naitre la persécution », qui se poursuit « des premiers temps jusqu’à aujourd’hui » : « tant de communautés chrétiennes sont persécutées de par le monde, aujourd’hui, maintenant, en ce jour, à cette heure, parce que l’esprit du monde les hait », a insisté le pape.
La route du chrétien
Et cette haine est inévitable, a-t-il constaté, en citant le Christ : « si le monde a de la haine contre vous, sachez qu'il en a eu d'abord contre moi » ou encore « le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi ».
« La route des chrétiens est la route de Jésus », une route qui est donc marquée par « cette haine du monde, cette haine du prince de ce monde » a souligné le pape François : « Le prince de ce monde « hait » les hommes. Et ce qu’il a fait avec Jésus, il le fera avec les hommes aussi ».
De même que le prince du monde « a voulu tromper Jésus au désert », de même il cherchera à tromper l’homme, en l’emmenant imperceptiblement sur une « route injuste », notamment par des tentations insidieuses : « regarde, tu peux faire ceci… c’est une petite escroquerie… ce n’est rien… elle est petite », a poursuivi le pape.
Le prince du monde utilise aussi « les flatteries », avec lesquelles il « ramollit » l’homme jusqu’à ce qu’il « tombe dans le piège », a-t-il ajouté.
Les armes de défense
Le pape a proposé « l’arme pour se défendre des artifices du prince de ce monde » : il s’agit de « la même que Jésus : la parole de Dieu ».
Jésus en effet, « n’a pas répondu à ce prince avec ses paroles. Jamais. Il est allé chercher les paroles de Dieu et a répondu avec la parole de Dieu », a rappelé le pape, pour qui « c’est un message pour l’homme d’aujourd’hui : avec le prince de ce monde on ne peut pas dialoguer. Que cela soit clair ».
Le pape a également donné deux autres armes : « l’humilité et la douceur » : « ce sont les armes que le prince du monde, l’esprit du monde ne tolère pas, car ses propositions concernent le pouvoir mondain, la vanité, la richesse. Il ne supporte pas l’humilité et la douceur ».
En ce sens, le pape a rappelé les paroles du Christ : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » : cela signifie que si l’homme se laisse « prendre par l’esprit de vanité » et pense « faire obstacle aux loups en devenant [lui-même] loup », il se leurre. S’il cesse « d’être brebis », l’homme n’a « plus de pasteur pour le défendre » et il « tombe entre les mains des loups ».
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