Le 12 décembre correspond en effet à la mémoire liturgique de Notre Dame de Guadalupe « Impératrice du Mexique et Reine de l´Amérique ». C´était la première fois qu’un pape "activait" un site sur la toile.
Vingt millions de visiteurs
« Par ce nouveau site, a expliqué Jean-Paul II, le message de Guadalupe peut aller plus loin encore, en aidant ceux qui cherchent un sens à leur vie et des raisons d´espérer ».
« Demandons à Notre Dame, que cette nouvelle forme de communication rende visible, à une plus large échelle, la protection consolatrice, spécialement pour les plus pauvres et les marginaux, et que la diffusion de l´image métisse de Guadalupe, stimule la fraternité entre les races, fasse grandir le dialogue entre les cultures et promeuve la paix », a précisé le bienheureux pape polonais.
La basilique de Guadalupe constitue le plus grand centre de pèlerinage catholique au monde, après el Vatican, avec plus de 20 millions de pèlerins par an.
Juan Diego, le voyant qui a reçu le message de la Vierge Marie, a été béatifié par Jean-Paul II en 1990 et canonisé par lui le31 juillet 2002.
En 1992, le pape avait inauguré une chapelle dédiée à Notre Dame de Guadalupe, en la basilique Saint-Pierre, dans la "crypte des papes".
Pour en savoir davantage sur Juan Diego et l'image miraculeuse de Notre Dame de Guadalupe – en particulier ce que la science moderne a permis de découvrir dans "les yeux de Notre Dame"-, le lecteur francophone peut se rendre aussi à http://www.sancta.org/notredame.html.
Les yeux de la Vierge de Guadalupe
Le site publie les photos de l´image de la Vierge et raconte en français l'histoire de l'apparition. Selon de nombreux examens scientifiques, on peut voir dans les deux yeux de l'image de « la Guadalupe », plusieurs formes qui, lorsqu’elles sont analysées en profondeur, correspondent à la forme et à la taille des personnes qui se trouvaient en face de l’image.
En 1929, Alfonso Marcue, le photographe officiel de l’ancienne basilique, découvre ce qui ressemble à l’image claire d’un homme barbu se reflétant dans l’oeil droit de la Vierge. Après divers examens de plusieurs de ses photographies en noir et blanc, il décide d’en informer les autorités de la basilique. Il lui est demandé, à cette époque, de garder le silence sur sa découverte.
Plus de 20 ans plus tard, le 29 mai 1951, en examinant une bonne photographie du visage, Jose Carlos Salinas Chavez redécouvre ce qui paraît clairement être le reflet d’un homme barbu dans les deux yeux de la Vierge.
Depuis lors, plus de 20 physiciens et ophtalmologues, ont eu l’occasion d’examiner de près les yeux de la Vierge sur le "tilma", cette sorte de cape de chanvre que portait Juan Diego lors de l´apparition.
Le 27 Mars, 1956, le Dr Javier Torroella Bueno, MDS, ophtalmologue, certifie la présence d’un triple reflet caractéristique (selon l’effet Samson-Purkinje) de tout œil humain vivant. Il déclare que ces images se situent exactement là où elles doivent être, et que les images épousent la courbure de la cornée.
La même année, un autre ophtalmologue, le Dr Rafael Torrija Lavoignet, examine les yeux de l’image dans tous ses détails avec un ophtalmoscope. Il observe la forme humaine et note quelque chose d’unique: les yeux semblent étrangement "vivants" lorsqu’ils sont examinés.
Selon le Dr Tonsmann, de gauche à droite on distingue "l’Indien", "l’évêque Zumarraga", le "traducteur", "Juan Diego montrant le tilma" et au-dessous une "famille".
Une nouvelle analyse des yeux commence en effet en 1979, quand le Dr Jose Aste Tonsmann, Ph D, licencié de l’Université de Cornell, travaillant à IBM, examine minutieusement avec des appareils à haute définition une très bonne photographie du visage sur le tilma prise de l’original. Après avoir filtré et développé les images numérisées des yeux pour éliminer les "parasites" et les agrandir, il fait quelques découvertes étonnantes: non seulement un "buste humain" est visible dans les deux yeux mais d’autres formes humaines y sont aussi reflétées, dont ce qui semble une famille.
On a pu distinguer en tout 9 personnages dans les yeux de la Vierge Marie. Il s’agirait non des personnes présentes à l’apparition, mais présentes dans la pièce au moment où Juan Diego a déroulé son vêtement et laissé les fleurs cueillies sur la colline rouler à terre.
Tournant de l’évangélisation
Mais surtout, comme le fait observer le cardinal Marc Ouellet dans son homélie de ce jour, « nous ne redirons jamais assez que la manifestation de la Vierge Marie à Juan Diego a été déterminante pour la transmission de la foi aux peuples de l’Amérique » : « Elle a marqué le grand tournant de l’évangélisation ».
« Elle a permis la réconciliation des opposants et la pénétration de l’Évangile dans le cœur et la culture des indigènes. Elle a aussi freiné les appétits des conquérants et des aventuriers. Béni soit Dieu pour ce visage de tendresse et de miséricorde qui attira les peuples d’Amérique à l’adoration de l’unique Sauveur Jésus Christ », a indiqué le cardinal Ouellet.
Lorsque la Vierge Marie est apparue à Juan Diego sur la colline de Tepeyac, Juan Diego vivait alors avec son oncle Juan Bernardo à Tolpetlac qui était plus rapproché de l’église de Tlatelolco-Tenochtitlan. Il marchait plusieurs kilomètres chaque samedi et chaque dimanche pour se rendre à l’église, partant très tôt le matin, avant l’aube, afin d’arriver à l’heure à la messe et au catéchisme.
Il marchait nu-pied : Seules les classes sociales plus élevées chez les Aztèques portaient des cactlis ou sandales, faites de fibres végétales ou de cuir.
Le manteau de Juan Diego et de la Vierge Marie
Il portait couramment comme manteau un vêtement en toile d’agave au tissage lâche, un tilma ou ayate fait de fibres obtenues de l’agave maguey. Le coton était utilisé seulement par les classes Aztèques aisées. Le vêtement est présente l’avantage d’être réfractaire à la poussière, aux insectes et à l’humidité. Mais surtout, fait pour durer 20 ans, elle se maintient depuis l’apparition de 1531.
L’image de la Vierge Marie mesure 143 sur 55 cm. Elle est imprimée sur le tissu d’agave sans aucun apprêt, aucun fond. Au microscope, on ne distingue aucun coup de pinceau : les couleurs forment une surface unie comme sur une photo. Aucune esquisse n’est sous-jacente à l’image. Le tissu d’agave semble avoir fonctionné comme une pellicule photographique recevant directement l’image par un effet de projection mystérieuse. Les colorants ne sont d’origine ni minérale, ni végétale, ni animale : une origine inconnue.
Les nuances des couleurs du visage et des mains, toujours aussi fraîches qu’à l’origine, changent selon qu’on s’approche ou qu’on s’éloigne de l’image. L’ensemble a été étudié par le Père Mario Rojas.
Les broderies aussi constituent des messages symboliques repris aux traditions locales. L’un des symboles les plus frappants se trouve sous le nœud de la ceinture : il est formé de quatre pétales de fleur autour d’un petit rond central. Ce symbole est le signe « des quatre mouvements ». C’est la seule fleur de ce type sur toute la tunique et elle se trouve précisément au centre du ventre de la Vierge enceinte.
Les autres fleurs correspondent pour les Aztèques au signe de Vénus, tel qu’on le trouve dans de nombreux manuscrits préhispaniques. Elles indiquent un « rébus » : les grandes formes couvertes de fleurs correspondent au signe symbole de la colline (« Tepetl »). Certaines se terminent par une pointe en forme de narine (« Yacatl »). Ces deux éléments désignent la colline des apparitions : « Tepeyacatl », la colline couverte de fleurs alors que ce n’était pas la saison.
Et les étoiles comme projetées sur le manteau indiquent la position exacte des constellations en cet endroit au matin du 12 décembre 1531, à 10h40 : c’était le solstice d’hiver.
L’apparition à Juan Diego
Au cours d’une de ces marches vers Tenochtitlan, marche qui durait environ trois heures et demie entre les villages et les montagnes, la première apparition eut lieu à un endroit connu sous le nom de “Capilla del Cerrito” là où la Vierge Marie lui adressa la parole, dans sa langue, le Nahuatl. Elle l’appela : “Juanito, Juan Dieguito “, “le plus humble de mes fils”, “le dernier de mes fils”, “mon petit chéri”. Il était âgé de 57 ans, un âge certainement avancé à une époque et en un lieu où l’espérance de vie des hommes était à peine de 40 ans.
Après le miracle de Guadalupe, Juan Diego, après avoir laissé ses affaires et sa propriété à son oncle, emménagea dans une chambre près de la chapelle où se trouve l’image sacrée ; il consacra la fin de sa vie à propager le récit des apparitions à ses concitoyens. Il mourut le 30 Mai, 1548 à l’âge de 74 ans.
Juan Diego aimait profondément l’Eucharistie, et par une permission spéciale de l’évêque, il reçut la communion trois fois par semaine. Jean-Paul II le considérait comme « un modèle d’humilité pour tous les hommes ».
La mémoire liturgique de la Vierge de Guadalupe a été insérée dans le calendrier romain en 2002, et donc dans le missel romain et dans la liturgie des heures.
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