La vocation de l'ONU est de défendre la dignité des plus faibles, et pas de « gouverner le monde », rappelle Mgr Migliore devant la 63e assemblée générale.
L'Observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU, à New York, a souligné le « devoir de solidarité » que l'ONU est appelé à incarner.
Mgr Migliore a exhorté l'Organisation des Nations Unies à demeurer fidèle à sa vocation fondatrice, non pas d'être un « gouvernement mondial » mais d'écouter les voix souvent « ignorées », comme celles des malades du sida, des persécutés pour des raisons politiques ou religieuses, des victimes des esclavages anciens ou nouveaux : elles réclament à la fois « des actes, des engagements et des résultats », a demandé le représentant du Saint-Siège.
« L'enjeu, a-t-il souligné, n'est pas seulement la crédibilité de cette Organisation, en tant que leader au niveau mondial, mais, ce qui est encore plus important, la capacité de la communauté humaine de fournir la nourriture et la sécurité et de protéger les droits humains fondamentaux, de façon à ce que tous les peuples aient la possibilité de vivre libres de la peur et du besoin et de défendre ainsi leur dignité ».
Mgr Migliore a évoqué les défis financiers, alimentaires, ou les guerres de cette année 2008 pour souligner la « responsabilité de la communauté internationale d'intervenir dans les situations où les gouvernements ne sont pas en mesure de garantir la protection de leurs citoyens, ou ne sont pas disposés » à le faire.
Mais Mgr Migliore précise aussi ce que signifie « protection » en faisant observer que « par le passé, le terme « protection » a été trop souvent utilisé comme prétexte pour l'expansion et l'agression ».
Or, « en dépit des nombreux progrès dans le droit international, cette compréhension et cette pratique continuent aujourd'hui encore de façon tragique », a déploré le représentant du Saint-Siège.
Il a rappelé le discours de Benoît XVI le 18 avril dernier à l'ONU. Le pape souhaitait que cette responsabilité de la protection des populations soit un principe partagé par tous les gouvernements, « pour gouverner les populations et discipliner les relations » entre les nations.
Mais le représentant du Saint-Siège regrettait que le principe de la protection des populations soit encore détourné de son objectif. « La responsabilité de protéger, a-t-il fait remarquer, ne devrait pas être considérée uniquement en termes d'intervention militaire, mais surtout comme une nécessité de la communauté internationale de s'unir face aux crises ».
Il s'agit, précisait-il, de « trouver les moyens » d'aider les populations et de « mettre en route des négociations », et ceci en s'appuyant sur « la force morale du droit » et « la recherche du bien commun ».
ROME, Mardi 30 septembre 2008 (ZENIT.org)