Durant son homélie, rapportée par Radio Vatican, le pape a invité à se poser la question : « est-ce que nous laissons écrire la vie, notre vie, par Dieu, ou bien est-ce que nous voulons l’écrire nous-mêmes ? ».
Laisser la surprise au Seigneur
Il s’agit d’être « dociles à la Parole de Dieu », mais avant cela d’avoir « la capacité de l’écouter, de l’entendre » : « As-tu la capacité de trouver la Parole de Dieu dans l’histoire de chaque jour, ou bien est-ce que ce sont tes idées qui te gouvernent, et tu ne laisses pas la surprise au Seigneur qui te parle ? »
Le pape a illustré son propos avec les personnages de la première lecture, (Jonas 1,1-16.2,1.11) et de l’Evangile (Luc 10,25-37), distinguant ceux qui « fuient » Dieu et ceux qui au contraire L’écoutent.
« On peut fuir Dieu même en étant chrétien, en étant catholique, en étant de l’Action catholique, en étant prêtre, évêque, pape … C’est une tentation quotidienne ».
Ainsi Jonas, dans la première lecture, tentait de « fuir Dieu » car il « avait son histoire écrite » et « ne voulait pas être dérangé ».
Cette fuite de Dieu, c’est « ne pas écouter Dieu, ne pas écouter sa voix, ne pas entendre sa proposition dans son coeur, son invitation. On peut fuir directement. Il y a aussi d’autres manières de fuir Dieu, un peu plus éduquées, un peu plus sophistiquées ».
Entendre la voix de Dieu
Dans l’Evangile par exemple, devant « cet homme à moitié mort, jeté par terre dans la rue », « un digne prêtre, en habit, très bien », regarde et se dit : « ‘Je suis en retard à la messe’… Il n’avait pas entendu la voix de Dieu ».
Puis arrive le lévite, qui se dit : « Si je le prends ou si je m’approche, et qu’il est mort, demain je devrai rencontrer le juge et donner mon témoignage… » et il passe outre, fuyant lui aussi « cette voix de Dieu ».
« Le seul qui a la capacité de comprendre la voix de Dieu, c’est celui qui habituellement la fuit », un samaritain : « C’est un pécheur, éloigné de Dieu », mais « il a entendu la voix de Dieu et s’est approché ».
Le samaritain « n’était pas habitué aux pratiques religieuses, à la vie morale, théologiquement il se trompait », car les samaritains « croyaient que Dieu devait être adoré ailleurs, non pas là où le Seigneur voulait ».
Cependant il « a compris que Dieu l’appelait, et n’a pas fui » : « Il s’est fait proche, il lui a bandé les blessures en versant de l’huile, puis l’a chargé sur sa monture, l’a amené à une auberge, a pris soin de lui ».
Accepter de bouleverser ses plans
« Le prêtre est arrivé à temps pour la messe ; le lévite a eu une journée tranquille le lendemain, comme il avait pensé faire, parce qu’il n’a pas eu cet imbroglio d’aller voir le juge… ». Le samaritain, lui, « a perdu toute sa soirée » mais il avait le « cœur ouvert, il était humain. Et l’humanité rend proche ».
« Pourquoi Jonas fuit-il Dieu ? Pourquoi le prêtre fuit-il Dieu ? Pourquoi le lévite fuit-il Dieu ? Parce qu’ils avaient le cœur fermé, et quand on a le cœur fermé, on ne peut pas entendre la voix de Dieu.
« Jonas… le prêtre, le lévite… voulaient écrire leur histoire ». Au contraire, le pécheur « a laissé écrire sa vie par Dieu : il a tout changé, ce soir-là, parce que le Seigneur a mis sur son chemin la personne de ce pauvre homme, blessé, jeté sur la route ».
« Que le Seigneur nous concède d’entendre la voix du Seigneur, Sa voix, qui nous dit : ‘Va et toi aussi fais de même !’ », a conclu le pape.
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