Dans L’Osservatore Romano, le président du Conseil pontifical pour la culture est revenu longuement sur la première rencontre des blogueurs organisée le 2 mai dernier au Vatican, au lendemain de la béatification de Jean-Paul II, par deux dicastères : le Conseil pontifical pour la culture et le Conseil pontifical pour les communications sociales.
« Un rendez-vous organisé par un simple mail, devenu immédiatement viral, et qui en quelques jours a donné 750 demandes de participation », explique le cardinal Ravasi. « Des raisons logistiques ont contraint les organisateurs de faire des choix difficiles, étant donné que le lieu de la rencontre ne pouvait accueillir que 150 places : 50 blogueurs ont été sélectionnés pour garantir une représentativité géographique et thématique, 100 autres ont été choisis, au contraire, par tirage au sort ».
Durant cette rencontre, a-t-il ajouté, « les blogueurs ont manifesté (…) leur désir de faire entendre leur voix en la faisant arriver jusqu’à l’Eglise. Ils ont en même temps demandé à l’Eglise d’accueillir l’interaction, sans craindre d’adopter un langage parfois indépendant et anticonformiste ».
Ils ont indiqué « des potentialités énormes pour l’avenir de la communication de l’Eglise », a-t-il insisté, rappelant combien les blogs – phénomène « populaire » – touchaient aussi « l’esprit et le cœur de personnes qui ne fréquentent pas l’Eglise ».
Invitant à « reconnaître l’importance de ce phénomène », le cardinal a estimé qu’il était désormais « impossible d’ignorer une réalité qui assume toujours plus les caractéristiques de ‘mouvement culturel’, capable d’intercepter et d’interagir avec un public aux chiffres incontrôlables ».
« Nous pourrions dire que nous sommes dans les nouvelles places et les nouvelles cathédrales, des espaces virtuels certes, mais habités par des personnes qui communiquent, expriment des idées, racontent des histoires et posent des questions, attendent des réponses ».
L’Eglise doit apprendre à être interactive
Face à cette « demande de dialogue » des blogueurs, les organisateurs de cette rencontre ont souhaité « accueillir, comprendre, écouter les demandes, les espérances, les craintes, les doutes, les aspirations et les problématiques de cette très vaste communauté qui suit la vie de l’Eglise plus que nous pouvons l’imaginer ».
« De là est apparue la nécessité, exprimée de manière claire durant la rencontre, de déchiffrer la mentalité, la culture et la philosophie qui animent les blogueurs, afin que l’Eglise soit capable d’une nouvelle évangélisation et d’influencer l’opinion publique, apprenant à être interactive et non pas fixée sur une communication de type pyramidale qui est plutôt étrangère à la culture de notre temps ».
Il fallait « dépasser ainsi une communication uniquement unidirectionnelle, sans possibilité de dialogue et d’échange, destinée à laisser une impression de rigidité et d’autoréférentialité ».
Avec les blogs, « l’espace profane et l’espace sacré trouvent un nouveau mode de connexion, qui inaugure un véritable ‘Parvis des Gentils’ en ligne, aux possibilités illimitées », a ajouté le cardinal Ravasi.
La rencontre du 2 mai « nous a fait comprendre qu’une nouvelle réalité est en train de surgir, qui communique des émotions, des sentiments, des opinions, des récits ». Il a enfin souhaité que « cette rencontre des blogueurs ne reste pas seulement un événement à consigner dans les annales de l’histoire mais qu’elle devienne le premier pas d’un long chemin d’écoute de tant de personnes qui désirent parler avec nous ».
Marine Soreau
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