« La nuit n'existera plus, ils n'auront plus besoin de la lumière d'une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera, et ils régneront pour les siècles des siècles » (Ap 22, 5). Tels sont les versets de l'Apocalypse qui ont retenti samedi dans la basilique Sainte-Croix de Jérusalem, lus par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat.
Le prélat a conclu le marathon télévisé intitulé : « La Bible jour et nuit », soit la lecture intégrale et continue des 73 livres qui composent le texte sacré, lancée le 5 octobre dernier par Benoît XVI avec le premier chapitre de la Genèse.
« Les gens ont pris le Livre des Livres et n'ont pas laissé Dieu seul, pas même la nuit » a commenté Guiseppe de Carli, initiateur du projet lors de la retransmission en direct sur la chaîne RAIuno samedi matin 11 octobre.
Dans son discours final, suivi par les notes du Iubilate Deo du directeur du choeur du diocèse de Rome, don Marco Frisina, le cardinal Bertone a exhorté chacun « à s'ouvrir à la Bible qui nous conduira au-delà de nous-mêmes ».
L'initiative, née d'une idée de la RAI-Vatican, à été l'émission en direct la plus longue dans l'histoire de la télévision publique : 139 heures d'affilée pour un total de 1.141 passages et 800.000 mots ; 1.500 lecteurs de 64 pays ; près de 4 millions de téléspectateurs, qui, dimanche 5 octobre ont suivi sur RAI 1 la première heure de lecture ; 180.000 contacts sur le site les jours précédents ; et 122.000 personnes qui ont assisté quotidiennement à la lecture dans la basilique, entrecoupée de moments de réflexion en musique grâce à plus de mille artistes.
Une initiative de portée œcuménique et interreligieuse grâce aux 30 intervenants de l'Eglise Réformée, 6 musulmans, 17 juifs, des intervenants orthodoxes et parmi les catholiques, 40 pères synodaux qui se sont alternés à la lecture.
Seulement deux lectures enregistrées : celle de Benoît XVI dans le palais apostolique au Vatican et celle du cardinal Maria Martini à Gallarate.
Parmi les lecteurs figuraient d'anciens chefs d'Etat italiens, des ministres du gouvernement, des personnalités du monde du spectacle et deux champions olympiques (Alex Schwazer et Valentina Vezzali).
Interrogé par Radio Vatican, l'abbé de la basilique de Sainte-Croix de Jérusalem, le père Simon Fioraso, a parlé d'une expérience de « redécouverte » de la Parole de Dieu qui a plongé l'Eglise de la Sainte-Croix dans une atmosphère de profonde spiritualité.
« C'était très beau aussi de rencontrer les nombreux lecteurs qui avant ou après la lecture de la Parole de Dieu ont demandé de pouvoir se confesser et se réconcilier avec Dieu », a raconté le cistercien.
« C'est la première fois que ce Livre est porté près du peuple de Dieu, aussi à travers les médias, qui ont leurs limites, a observé le père Fioraso. Nous devons dire que la télévision a été, dans ce cas, très correcte, et a vraiment mis la Parole de Dieu au cœur de la transmission ».
Le P. Fioraso a expliqué que cette expérience pourrait déboucher sur la construction d'un « sanctuaire de la Parole » où cette lectio divina pourrait se poursuivre dans le temps.
De nombreuses anecdotes ont aussi accompagné cette initiative. Une jeune musulmane est arrivée, avec le désir de lire un passage de la Bible, mais elle n'avait pas réservé et il n'y avait plus de place. Une catéchiste lui a alors proposé de lire avec elle.
Le P. Fioraso a confié combien c'était beau de les voir lire la Bible ensemble, ajoutant que cette expérience a fait naître une amitié entre elles.
« La Parole qui a divisé, dans les temps anciens, redevient peut-être aujourd'hui et demeure la Parole qui, comme toujours, unit encore tous les cœurs et tous les hommes », a-t-il conclu.
ROME, Lundi 13 octobre 2008 (ZENIT.org)