dans le quotidien de la Conférence épiscopale italienne « Avvenire ».
Depuis le mois de décembre, le quotidien italien invite en effet tous ses lecteurs à écrire au président pakistanais dans le dessein d’obtenir sa grâce. Asia Bibi, accusée de blasphème contre le prophète Mahomet, a été condamnée à mort et elle est actuellement en prison à Sheikupura (Pendjab), l’exécution de la sentence ayant été suspendue.
« Un geste de votre part, Monsieur le Président, aurait une immense signification et serait un grand stimulant pour le dialogue et la réconciliation entre musulmans et chrétiens », écrit le cardinal des missions délicates.
Il rappelle son engagement pour le dialogue interreligieux : « Au cours de ma longue vie, je me suis dépensé pour que les chrétiens et les musulmans vivent comme des frères, depuis que le bienheureux Jean-Paul II m’a demandé d’organiser la rencontre historique pour la paix à Assise, le 27 octobre 1986 ». Le cardinal Etchegaray était alors président du Conseil pontifical Justice et Paix.
« Du reste, l’Islam, avec plus d’un milliard d’adeptes, représente avec le christianisme le patrimoine religieux le plus considérable que l’humanité ait jamais élaboré. Nous ne pouvons pas continuer à s’ignorer mutuellement, ou pire, à s’affronter », fait observer le cardinal français.
« C’est pour cela, continue le cardinal Etchegaray, que je m’unis à ceux qui le demandent, un geste de miséricorde en faveur d’Asia Bibi. Elle est, comme elle se définit elle-même « un petit rien », mais je vous en prie, pensez à elle comme à une sœur, à une fille d’Abraham, notre père commun dans la foi ».
Il invite à faire le chemin qui passe « de l’incompréhension à la rencontre », un chemin « déjà fait par Asia Bibi », souligne le cardinal Etchegaray.
Il cite à l’appui cette phrase sur le pardon confiée par la jeune femme dans une interview : « J’étais en colère et je songeais à la vengeance. Et puis, j’ai commencé à prier et à jeûner et, cela peut sembler étrange, je me suis rendu compte que j’avais pardonné aux personnes qui m’ont accusée ».
zenit