Alors que les chrétiens vivent encore dans ce monde dans une « communion encore imparfaite », les martyrs se trouvent eux, « dans la gloire céleste », dans une communion parfaite. C’est pourquoi nous devons
C’est ce qu’affirme lecardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, qui est intervenule 12 septembre à la rencontre internationale de prière pour la paix organisée à Munich par la communauté Sant’Egidio et l’archidiocèse de Munich et Freising sur le thème « Destinés à vivre ensemble. Religions et cultures en dialogue ».
En prenant la parole lors d’une table-ronde intitulée « Unité des chrétiens, amour des pauvres », le prélat a rappelé que la foi chrétienne est aujourd’hui la plus persécutée. Selon l’Internationale Gesellschaft für Menschenrechte (Organisation internationale pour les droits humains), 80 % de ceux qui sont persécutés à cause de leur foi sont chrétiens.
« Ce bilan déconcertant » est « un grand défi pour l’œcuménisme chrétien, appelé à manifester une solidarité réelle », a affirmé le cardinal. « Puisqu’aujourd’hui toutes les Eglises et les communautés ecclésiales chrétiennes ont leurs martyrs, nous devons parler d’un véritable œcuménisme des martyrs qui recueille en soi une belle promesse : malgré le drame des divisions entre les Eglises, ces solides témoins de la foi ont montré que Dieu lui-même maintient entre les baptisés la communion de foi témoignée par le sacrifice suprême de la vie à un niveau plus profond ».
« Alors que nous, comme chrétiens et comme Eglises, vivons sur cette terre dans une communion encore imparfaite, les martyrs dans la gloire céleste se trouvent dès maintenant dans une communion pleine et parfaite », a-t-il expliqué.
Les martyrs, a-t-il affirmé en citant Jean-Paul II, sont donc « la preuve la plus significative que chaque élément de division peut être transcendé et dépassé dans le don total de soi à la cause de l’Evangile ».
L’œcuménisme des martyrs confirme ce que croyait Tertullien, docteur de l’Eglise : « le sang des martyrs est semence de chrétiens ».
« Aujourd’hui encore, comme chrétiens, nous devons vivre dans l’espérance que le sang des martyrs de notre temps devienne un jour semence de la pleine unité du Corps du Christ », a-t-il affirmé. « Mais cette espérance, nous devons la témoigner de manière crédible dans l’aide efficace rendue aux chrétiens persécutés dans le monde, en dénonçant publiquement les situations de martyre et en s’engageant en faveur du respect de la liberté religieuse et de la dignité humaine ».
« L’œcuménisme des martyrs ne constitue pas seulement le noyau de la spiritualité œcuménique, aujourd’hui si nécessaire, mais il est aussi le meilleur exemple de ce que la promotion de l’unité des chrétiens et l’amour privilégié pour les pauvres sont absolument indissociables », a conclu le cardinal Koch.
Marine Soreau
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