« Je suis arrivé près de la frontière syrienne et, malheureusement, j’ai constaté une souffrance inouïe », a relaté le président du Conseil pontifical Cor Unum, service qui gère les œuvres de l’Église, en évoquant sa rencontre avec des réfugiés syriens le 8 novembre.
Faute de pouvoir envoyer une délégation en Syrie, comme cela était initialement prévu, c’est le prélat guinéen qui a exprimé la solidarité du pape envers les réfugiés venus de Syrie ou d’autres pays limitrophes, mais aussi envers les acteurs de l’action humanitaire.
Le cardinal Sarah a rencontré le président Michel Sleiman, le patriarche maronite Béchara Raï, le patriarche arménien-catholique Nersès Bédros XIX Tarmouni. Il a aussi été reçu par le patriarche grec-orthodoxe, Ignace IV Hazim, hospitalisé au Liban.
Il s’est aussi entretenu avec les représentants des Églises locales, 26 organismes de charité ainsi que les nonces apostoliques au Liban et en Syrie.
« J’ai été frappé par le fait que, durant notre réunion de coordination, de nombreuses voix aient souligné le rôle déterminant de l’Église pour favoriser la réconciliation », a noté le cardinal.
Coordination Liban-HCR
Sur le plan pratique, le Premier ministre a présidé hier une réunion de travail consacrée au processus d’enregistrement des réfugiés au Liban, exclusivement pris en charge jusqu’à présent par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU. Un protocole d’entente a été conclu avec cet organisme, pour associer le Liban à ce processus, a précisé à l’issue de la réunion le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour.
Rappelons que le HCR vient d’évaluer à environ 100 000 le nombre de réfugiés syriens au Liban. Mais les autorités publiques estiment que ce chiffre est en deçà de la vérité, et que ce nombre pourrait être doublé.
En tout état de cause, le Liban est désormais incapable de faire face, par ses propres moyens, aux dépenses nécessitées par les opérations de secours. Une réunion des ambassadeurs ou représentants de pays ou institutions potentiellement donateurs est envisagée, le 27 septembre, pour évaluer le montant de l’aide adéquate. Selon une source informée, le Liban chercherait à lever des fonds d’aide de 200 millions de dollars.
Par ailleurs, le Liban a décidé au cours de la réunion hier que, pour des raisons aussi bien humanitaires que nationales, sa politique de relogement provisoire des réfugiés exclurait l’aménagement de camps.
Le ministre des Affaires sociales a affirmé qu’en revanche, le Liban mettrait à la disposition des réfugiés des immeubles, complexes et écoles désaffectés. Le recours aux familles d’accueil ou l’octroi de forfaits-logement sont également envisagés.