selon le rite maronite en l'église de Saint-Louis des Français mercredi soir, mercredi 20 octobre, à 18 heures 30.
Il s'agit d'une initiative de l'Ambassadeur de France près le Saint-Siège, M. Stanislas de Laboulaye. Un communiqué de l'ambassade a souligné que cette initiative était « l'occasion de rappeler les liens d'amitié, anciens et profonds, qui unissent la France et le Liban ».
Le cardinal titulaire de Saint-Louis des Français, l'archevêque de Paris et président de la conférence des évêques de France, André Vingt-Trois, a participé à la célébration.
Dans son allocution, le patriarch Sfeir a remercié l'ambassadeur de France près le Saint-Siège de cette initiative dans laquelle il lit un « signe éloquent des relations séculaires qui existent entre la France, l'Eglise maronite et le Liban ».
Il a rappelé qu'aux « moments cruciaux » de leur histoire, la France s'est « solidarisée avec le Liban ». Il a notamment salué l'accueil réservé aux Libanais émigrés « qui ont pu s'installer sur le sol français comme s'ils étaient chez eux ». Il a dit sa reconnaissance au cardinal André Vingt-Trois « qui veille spirituellement sur eux en tant qu'ordinaire ».
Il a aussi exprimé l'espérance, relayée au synode par différents patriarches, que le Saint-Siège pusise leur donner « un évêque maronite sur place ».
Le patriarche Sfeir voit aussi une dimension « symbolique » dans ces vêpres maronites à Saint-Louis « au moment où toutes les Eglises orientales catholiques » sont réunies à Rome à l'initiative de Benoît XVI qui a voulu « convoquer ce synode à une époque décisive de l'histoire des chrétiens orientaux qui subissent des persécutions et des sévices de toute sorte ». Il a spécialement mentionné le « drame des chrétiens en Irak ».
Le synode, a souligné le patriarche, est une manifestation de la « solidarité de toute l'Eglise avec les chrétiens orientaux » et c'est pour les Eglises orientales un grand « espoir » de voir reconnu leur rôle en tant que « citoyens ».
Enfin, le patriarche maronite a souligné que le mystère de la croix, célébré dans cette liturgie, est aussi pour les chrétiens un signe « d'espérance » , car il manifeste leur foi dans la résurrection ».
Le patriarche Sfeir et la communauté maronite ont été accueillis par les paroles du recteur de Saint-Louis, Mgr Patrick Valdrini qui a rappelé cette « affirmation historique de Jean-Paul II dite avec appui et volonté de convaincre » au Liban en 1997 : « Le Liban est plus qu'un pays, le Liban, c'est un message ». Pour Mgr Valdrini cette formule « rend compte l'engagement des Libanais et spécialement de l'Eglise maronite au service de la paix civile et de l'entente entre communautés ».
Il a souligné les leçons à tirer de l'expérience maronite : « Quatorze siècles d'existence, souvent difficile » ont donné cette Eglise « l'expérience de la cohabitation, de la coopération, et de la compréhension ».
« Artisan d'un modèle politique unique, elle doit être soutenue dans sa volonté de promouvoir les relations avec les diverses communautés musulmanes. Elle sait le caractère symbolique et prophétique de cette volonté dans un Moyen-Orient divisé et pacifiquement fragile et dans un monde où, il y a peu, les relations entre communautés religieuses sont devenues brusquement premières », a ajouté le recteur.
Il a rappelé que ces vêpres maronites ont été « organisées à la demande de M. l'Ambassadeur de France près le Saint-Siège ». Une célébration qui a pu « réunir Libanais et Français dans un moment de prière, qui fonde notre solidarité entre nous et avec les autres, dans la foi en Dieu Créateur d'un monde d'amour, de respect et de fraternité », a conclu Mgr Valdrini.
Ce synode est depuis le synode pour le Liban – en 1995 – le plus « francophone » qui ait été célébré à Rome. Les liens du Liban et de la France sont en effet exemplaires mais pas uniques : le reste du Moyen Orient chrétien présent au synode est majoritairement francophone.
Et cette francophonie ce n'est pas seulement le signe d'un attachement profond à la langue et à la culture française – les auteurs français sont cités ! – , mais les catholiques du Moyen-Orient attendent «beaucoup» de la France, ont souligné à plusieurs reprises des acteurs du synode.
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