Le cardinal français est intervenu le 12 avril au Conseil de l'Europe dans le cadre d'une session de l'Assemblée parlementaire sur le thème « La dimension religieuse du dialogue interculturel : il est temps de créer une nouvelle culture du vivre ensemble ».
Avec force, il a aussi invité les chrétiens à avoir « le courage de la différence », notamment face aux questions de société comme « l'avortement », « l'euthanasie », ou « la dictature du paraître ».
« En ce début de millénaire où la transmission des valeurs est si difficile à réaliser, les tâches de la foi chrétienne dans la culture paraissent plus que jamais évidentes », a affirmé le cardinal. « Il ne s'agit pas de dicter aux hommes ce qu'ils ont à faire, il s'agit de leur rappeler qu'ils sont les gérants des ressources matérielles et morales de ce monde pour le bénéfice de tous, et donc que s'impose à eux le devoir de les entretenir et de les cultiver pour les générations futures ».
« Il leur appartient aussi de faire en sorte que leurs contemporains ne soient jamais privés des sources de lumière ou des propositions de sens, capables de les éclairer et de les soutenir : face aux expérimentations sur l'humain, à l'avortement, à l'euthanasie, à la banalisation de la sexualité, à la dictature du paraître, ils ont à « se faire complices de tout ce qui, dans la culture, va encore, va toujours, va déjà dans le sens de l'humain et de l'humanisation », a-t-il poursuivi. « C'est aussi cela aimer ses frères en humanité. Et enfin, ils ont à témoigner de la singularité chrétienne, à avoir le courage de la différence ! ».
Le cardinal a invité les croyants à sensibiliser législateurs et enseignants « à l'opportunité de toujours respecter la personne qui recherche la vérité face à l'énigme de sa condition, d'éduquer au sens critique qui permet de choisir entre le vrai et le faux, d'apprécier et de diffuser les grandes traditions culturelles ouvertes à la transcendance qui expriment si bien notre aspiration à la liberté et à la vérité ».
« En Europe – a-t-il affirmé – aucune religion ne peut prétendre s'imposer par la ruse ou la force. En Europe, on dialogue. En Europe, la religion non seulement s'hérite, mais de plus en plus se choisit. Parce que les religions sont aussi des cultures, l' Europe demeure encore aujourd'hui un creuset du vivre ensemble dont Strasbourg est laboratoire et symbole ! ».
Il a enfin invité le Conseil de l'Europe a avoir le « courage de prendre les décisions concrètes nécessaires pour promouvoir et – si besoin défendre – la liberté de religion, pour dénoncer toute forme de persécution, de violence et de discrimination pour des motifs religieux, aussi bien en Europe que dans toutes les parties du monde ».
Plusieurs autres personnalités religieuses sont intervenues à cette session : le patriarche Daniel de Roumanie, le professeur Mehmet Görmez, président de la Direction des affaires religieuses de Turquie, le Grand Rabbin Berel Lazar, Grand Rabbin de Russie et le prélat Bernhard Felmberg, représentant plénipotentiaire du Conseil de l'Eglise protestante en Allemagne auprès de ce pays et de l'UE.
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