Il salue dans Mgr Nzapalainga un évêque "qui ne se résigne pas devant l'horreur".
LE CHANT PLUS FORT QUE LA HAINE!
Nous sommes souvent témoins, par médias interposés, de catastrophes naturelles ou d'actes criminels. À chaque fois, est constituée une "cellule psychologique de crise». L'annonce en devient presque routinière. La souffrance provoquée par ces tragédies, elle, ne sera jamais banale!
À Bangui, des événements sanglants affectent le pays depuis plusieurs mois. Ils traumatisent la population civile. Ils sont, quant à eux, insuffisamment médiatisés. Cette fois, pas de psychologue dans les rues. Pas de structure médicale onéreuse. Mgr Nzapalainga, l'archevêque, ne se résigne pas devant l'horreur… Il rassemble les enfants dans les cours d'écoles. Il les fait chanter, mimer, extérioriser leurs angoisses. C'est la thérapie des pauvres. Le chant exorcise la haine. Il rend plus fort que la peur. En Centrafrique, les exactions sont horribles. Investir toute son énergie en faveur des enfants, c'est croire que les générations de demain ont vocation, dès aujourd'hui, à la paix !
En visite à Paris ce 24 juin, l’archevêque de Bangui nous a impressionnés par sa stature morale. Que ferons-nous pour son pays meurtri? Chacun peut prétexter la complexité du monde pour se cacher très vite la tête dans le sable.
Elle est belle la détermination de Mgr Nzapalainga par amour pour son peuple ! Le Pape François lui remet à Rome, ce 29 juin, son pallium d'archevêque. Cette étoffe de laine pastorale est sacrée, parce que tout Centrafricain est une histoire sacrée.
Si tu crois que la voix d'un enfant peut couvrir les tirs meurtriers, alors chante avec lui ton espérance.
Mgr Bernard Podvin.
Porte-parole Conférence des évêques de France.
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