Un thème cher au pape qui a souvent médité sur le regard du Christ sur saint Matthieu, notamment à partir de la Vocation de saint Matthieu peint par le Caravage, et qu'il contemplait à Saint-Louis-des-Français.
Ce matin, veille de la Toussaint, le pape a célébré la messe sur l'autel où se trouve la tombe du bienheureux Jean-Paul II, dans la basilique Saint-Pierre. Il était entouré d'une centaine de prêtres, religieux et laïcs, dont des Polonais.
Le pape a médité sur deux points qui le touchent particulièrement dans la première lecture et dans l’Évangile, qu'il a appelés « la fidélité de Paul » et « la fidélité de Jérusalem ».
Il a évoqué d'abord « la certitude de Paul : “rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur” (Rm 8,31b-39) »
Paul « aimait tant le Seigneur – qui avait changé sa vie – il disait que rien ne pouvait le séparer de son amour. Cet amour du Seigneur était le centre, le centre de la vie de Paul. Dans les persécutions, dans les maladies, les trahisons, tout ce qu'il a vécu, toutes ces choses qui sont arrivées dans sa vie, rien de ceci n'a pu éloigner de l'amour du Christ ».
De même pour chaque baptisé : « sans l'amour du Christ, sans vivre de cet amour, sans le reconnaître, sans se nourrir de cet amour, on ne peut pas être chrétien » car le chrétien est « celui qui se sent regardé par le Seigneur, avec ce regard si beau, aimé par le Seigneur et aimé jusqu'à la fin. Le chrétien sent que sa vie a été sauvée par le sang du Christ. »
Le pape a ensuite abordé le deuxième point : « la tristesse de Jésus, quand il regarde Jérusalem », qui « n'a pas compris la tendresse de Dieu » : « Toi, Jérusalem, qui n'a jamais compris l'amour… Jérusalem, tu n'es pas fidèle; tu ne t'es pas laissée aimer; tu t'es fiée à tant d'idoles, qui te promettaient tout, te disaient de tout donner, puis t'ont abandonnée ».
La souffrance de l'amour de Jésus est celle « d'un amour non accepté, non reçu ». De même le chrétien n'est pas fidèle lorsque l'amour de Dieu est pour lui « une chose abstraite, une chose qui ne lui touche pas le cœur » et lorsqu'il « s'arrange comme [il peut] dans la vie ».
En résumé, les lectures du jour présentent l'icône de Paul qui « reste fidèle jusqu'à la fin à l'amour de Jésus, qui y trouve la force de continuer, de tout supporter. Il se sent faible, il se sent pécheur, mais il a de la force dans cet amour de Dieu, dans cette rencontre qu'il a eue avec Jésus-Christ ».
Et l'icône « de la ville et du peuple infidèle, qui n'accepte pas l'amour de Jésus, ou pire encore, qui vit cet amour mais à moitié : un peu oui, un peu non, selon ses propres convenances ».
Invitant à « regarder Jésus, son cœur », qui a « tant aimé » les hommes, le pape a proposé de se poser les questions suivantes : « Est-ce que je ressemble plus à Paul ou à Jérusalem ? Mon amour de Dieu est-il fort comme celui de Paul ou bien mon cœur est-il un cœur tiède comme celui de Jérusalem ? ».
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