Il s’identifie à moi
« Je pense que nous devons méditer cette réalité, a dit le pape. Le Christ se trouve devant la face du Seigneur et prie pour moi. Sa prière sur la Croix est contemporaine de tous les hommes, m’est contemporaine : Il prie pour moi, il a souffert et il souffre pour moi, il s’est identifié avec moi en prenant notre corps et l’âme humaine ».
Le Christ, a ajouté le pape, « nous invite à entrer dans son identité, en nous faisant un corps, un esprit avec Lui, car du haut de la cime de la Croix il a apporté non de nouvelles lois, des tables de pierre, mais il a apporté lui-même, son corps et son sang, comme nouvelle alliance ».
Il nous identifie à lui
Benoît XVI a insisté sur cette « identification » du chrétien avec le Christ en disant : « Ainsi, il nous fait devenir ses consanguins, un corps avec Lui, identifiés à Lui. Il nous invite à entrer dans cette identification ; à être unis avec Lui dans notre désir d’être un corps, un esprit avec Lui. Prions le Seigneur afin que cette identification nous transforme, nous renouvelle, car le pardon est renouveau, est transformation ».
Il a aussi rappelé l’histoire qui conduit Moïse à intercéder pour le peuple devant Dieu : « Moïse, a rappelé le pape, est une figure centrale de l’Ancien Testament. Alors que sur le Mont Sinaï Dieu lui donne la Loi, le peuple, fatigué de marcher avec un Dieu invisible, la transgresse en demandant à Aaron un dieu qui soit à sa portée. Le veau d’or est une tentation constante sur le chemin de la foi : se construire un Dieu compréhensible, conforme à nos projets ! Dieu ayant révélé sa colère à Moïse, celui-ci intervient en faveur du peuple pécheur. Sa prière d’intercession est toute centrée sur la fidélité et la grâce du Seigneur ».
Deux amours, inséparables
« Moïse, a fait observer le pape, est préoccupé à la fois par le sort de son peuple et par l’honneur qui est dû au Seigneur, pour la vérité de son nom. Amour des frères et amour de Dieu sont inséparables dans sa prière ».
Benoît XVI a expliqué le processus qui transforme intérieurement aussi l’intercesseur, en disant : « Avec la prière, désirant le désir de Dieu, l’intercesseur entre toujours plus profondément dans la connaissance du Seigneur et de sa miséricorde et il devient capable d’un amour qui arrive jusqu’au don total de soi ».
Il a ajouté, à propos de la préfiguration du Christ en Moïse : « En Moïse, qui se trouve sur la cime du mont face à face avec Dieu et qui se fait l’intercesseur pour son peuple et s’offre lui-même — «efface-moi» —, les Pères de l’Eglise ont vu une préfiguration du Christ, qui sur la haute cime de la croix se trouve réellement devant Dieu, non seulement comme ami mais comme Fils ».
Un pardon qui transforme
Telle est en effet, pour Benoît XVI la façon dont le Christ s’offre pour l’humanité et la sauve : « Et il ne s’offre pas seulement — «efface-moi» —, mais avec son cœur transpercé, il se fait effacer, il devient, comme le dit saint Paul lui-même, péché, il porte sur lui nos péchés pour nous sauver; son intercession est non seulement solidarité, mais identification avec nous: il nous porte tous dans son corps. Et ainsi toute son existence d’homme et de Fils est un cri au cœur de Dieu, est pardon, mais un pardon qui transforme et qui renouvelle ».
Le pape a demandé aux catholiques de devenir à leur tour des « intercesseurs » : « Comme Moïse, soyons aussi des intercesseurs auprès de Dieu, en étant solidaires de nos frères. Désirons ardemment le salut qu’il veut pour tous. Connaissant sa miséricorde, nous serons capables d’aimer jusqu’au don de nous-mêmes ».
Anita S. Bourdin
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